Pays ingouvernable, dites-vous ? La Guinée-Conakry (pour ne pas la confondre avec les deux autres Guinées, à savoir la Guinée-Bissau et la Guinée équatoriale) semble bien difficile voire impossible à gouverner. Pourtant ce pays de l’Afrique de l’Ouest au bord de l’Océan Atlantique ne manque pas d’atouts : plus de 300 kilomètres de côte, 1/3 des réserves mondiales de bauxite prouvées, du fer, diamant, or, Cobalt, manganèse, plusieurs  grands fleuves de la sous-région ouest-africaine – d’où d’ailleurs son qualificatif de “château d’eau de l’Afrique de l’Ouest.

Autrement dit, la Guinée a tout pour se développer. Mais seulement voilà, depuis son indépendance en 1958, le pays ne parvient même pas à se hisser au rang d’un PED (Pays en développement), essentiellement parce qu’il n’a jamais eu de dirigeants véritablement patriotiques, c’est-à-dire qui sachent que les besoins primaires d’une société sont : manger, se vêtir, s’éduquer et se déplacer.

Pas d’infrastructures dignes de ce nom ; même l’électricité, qui est le b.a.-ba de tout développement d’un pays, manque. A Conakry la capitale, le courant est «rationné» par jour et par quartier,. Alors que dire pour les régions de l’intérieur du pays.

A tout ceci s’ajoute une série de coups d’Etat : 1984 après la mort du premier président du pays, Ahmed Sékou Touré ; deux ou trois coups d’Etat pendant le règne de Lansana Conté (qui avait succédé à Sékou Touré ; un autre coup d’Etat à sa mort ; puis petite accalmie qui a permis l’adoption d’une nouvelle Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.

Mais, le premier élu sous ce régime, en l’occurrence le professeur d’université devenu président – je dis bien PROFESSEUR au sens universitaire du terme -, Alpha Condé, dès la fin de son deuxième mandat, n’a pas trouvé mieux à faire que de modifier cette Constitution en mars 2020. Et ce qui devait arriver arriva : il fut renversé quelques mois, en septembre 2021.

Aujourd’hui, les nouvelles autorités de Conakry notamment le Premier ministre Mohamed Béavogui, découvrent, avec stupéfaction, une chose qu’on croyait banni à jamais dans les différentes pays africains.

En effet, mercredi 23 janvier 2022, M. Béavogui a dressé un sombre tableau de la gestion du pays, et ce 5 mois après le renversement du président Alpha Condé par des militaires. Entre autres, il découvre 4 500 fonctionnaires fantômes, c’est-à-dire des personnes payées par la fonction publique mais qui n’existent pas réellement, selon le site voaafrique.com.

Tallal BAHOURY