Les réactions à l’égard de la Consultation nationale, dont l’annonce a été faite le 13 décembre 2021 par le président de la République, ont varié. Des parties la considèrent comme un pas positif vers la fin de l’état d’exception, alors que d’autres l’ont virulemment critiquée.

Le sociologue Sami Nasr estime, dans un entretien qu’il accordé à l’agence TAP, que ” revenir au peuple pour dire son mot est une mesure louable “, notant toutefois que cette Consultation vient remplacer un dialogue entre les acteurs politiques et sociaux en Tunisie.

Le sociologue fait observer, après une lecture de la première version de la Consultation, qu’il s’agit plus d’une étude sociologique que d’une consultation populaire. Cette étude inclut tous les domaines dont les problèmes continuent d’affliger les Tunisiens, a-t-il souligné.

Peut mieux faire en termes de communication…

Il regrette, en revanche, que la Consultation ne soit pas renforcée par une stratégie de communication garantissant une participation massive des citoyens.

Il point également des “lacunes académiques” qui pèsent sur la Consultation dont “des questions trop longues qui peuvent disperser la concentration des consultés”.

Une méthodologie bancale…

S’agissant de la méthodologie des questions, le sociologue estime que certaines sont “vagues” et par conséquent “manquent de précision”.

Il a ajouté que certains chapitres de la Consultation, la technologie et la digitalisation entre autres, sont encore mal compris chez une vaste partie du peuple, dont le taux d’analphabétisme est élevé.

“Il était possible d’éviter ces lacunes en abordant les thèmes de la Consultation dans les médias et en les expliquant aux citoyens”, a-t-il dit.

Ne pas remplacer le dialogue par la consultation

In fine, Sami Nasr a affirmé que cette Consultation ne peut en aucun cas remplacer le dialogue, estimant que les lacunes, notamment au niveau de la communication, pourraient peser lourdement sur les résultats et l’efficacité de cette étude.

La Consultation nationale s’inscrit dans le cadre d’une feuille de route annoncée le 13 décembre par le président Kaïs Saïed pour sortir de l’état d’exception. La feuille de route prévoit également l’organisation d’un référendum le 25 juillet 2022 sur les éventuels amendements constitutionnels ainsi que d’élections législatives le 17 décembre 2022.

Le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Néji, a fait savoir que le lancement officiel de la Consultation aura lieu le 15 janvier. Elle sera ouverte aux citoyens jusqu’au 20 mars 2022n.

Ben Néji a souligné que la Consultation comprend six chapitres principaux: affaires électorales et politiques, sociales, économiques et financières, éducatives et culturelles, sanitaires et développement et transition digitale.