L’Agence Tunis-Afrique Presse a organisé mercredi à Tunis, à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’information sportive, une conférence-débat sur le thème: “Investir dans événementiel sportif pour promouvoir le tourisme tunisien”.

Plusieurs experts et responsables des domaines du sport et du tourisme ont été conviés à cette conférence en vue de débattre des différentes questions et aspects inhérents à la thématique proposée.

Promouvoir l’infrastructure sportive, une condition sine qua non

Le président du Comité national olympique tunisien (CNOT), Mehrez Bousayène a, lors de son intervention, mis l’accent sur l’aspect économique du sport, estimant que le tourisme sportif est un produit qu’il faut promouvoir davantage avec tout ce que cela requiert en termes de dispositions et de mesures.

Pour lui, le développement de l’infrastructure sportive est une condition sine qua non dans cette démarche qui doit se baser sur une vision stratégique à l’horizon 2025, soit année de la célébration des cent ans de l’indépendance.

De son côté, le directeur de la communication au sein de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Karim Jatlaoui a dressé une rétrosprospective de ce qui a été fait en Tunisie en 2021 en termes d’événements sportifs internationaux (Rallyes, Marathons, ..etc).

Il a, par la même occasion, annoncé un programme riche en événements pour l’année 2022, appelant à cet effet, à un plus grand effort en terme de promotion de l’infrastructure de certaines disciplines sportives à fort potentiel touristique.

Le responsable explique que le tourisme tunisien a depuis les années 90 misé sur le Golf comme produit touristique complémentaire voire alternatif au balnéaire.

Le directeur général du sport, Moncef Chalghaf a, pour sa part, présenté l’approche prônée par le ministère de la jeunesse et du sport dans la promotion du tourisme sportif.

Une approche qu’il a qualifiée de stratégique ayant notamment profité de certains avantages dont la proximité du pays de l’Europe.

S’accordant avec les idées avancées par les autres interlocuteurs s’agissant de l’aspect économique du sport, Chalghaf a estimé que le sport est un secteur à fort potentiel d’investissement et qui a permis de passer outre la traditionnelle vision portée sur le tourisme.

Selon lui, investir dans le sport revient aujourd’hui à privilégier de nouvelles optiques telles que le partenariat public-privé, entre autres procédés.

“Un meilleur essor du tourisme sportif est tributaire de la promotion de l’infrastructure sportive, de la promotion de la destination Tunisie comme destination sportive, de la promotion du tourisme intérieur et l’encouragement à l’investissement”, a-t-il ajouté.

Le tourisme sportif: Un fort potentiel économique

Le Vice-président de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH), Slim Dimassi a fait savoir que le développement est tributaire de l’investissement.

Il a, de ce fait, appelé à la promulgation d’un code d’investissement dans le sport qu’il estime aujourd’hui comme une priorité.

Pour palier les problèmes d’infrastructure qui font défaut à toutes les stratégies mises en place pour la promotion du sport et du tourisme, Dimassi préconise d’impliquer davantage le secteur privé.

La présidente de la fédération tunisienne de tennis, Selma Mouelhi a, quant à elle, tenu, tout d’abord, a définir le tourisme sportif et les différents profils de touristes sportifs.

Pour elle, le retard accusé au niveau de l’infrastructure se ressent dans toutes les disciplines sportives sans exception ce qui met un sérieux coup de freins aux ambitions des dirigeants et des sportifs.

Aujourd’hui, le tourisme sportif se présente comme un secteur primordial dans un contexte économique difficile pour le pays.

Corroborant les propos de Mouelhi, Chokri Ben Nessir, directeur de la rédaction du Journal “La Presse” et expert en information touristique a indiqué l’absence de l’infrastructure et l’inadéquation de l’offre sont autant de freins à la promotion du tourisme sportif.

Selon lui, le tourisme est depuis une belle lurette en mutation, mais qu’en Tunisie, on est encore loin d’être à la page de cette mutation de plus en plus effrénée.

Pourtant, explique-t-il, un grand retour au sport et aux activités du “bien être”, a été constaté après la pandémie, ce qui fait que malgré ce retard pris par rapport à d’autres destinations concurrentes, ils existent en Tunisie du potentiel et des atouts à exploiter pour rattraper le retard et présenter un produit structuré et orienté.