Les Journées Théâtrales de Carthage (JTC) ont déployé le tapis rouge aux artistes arabes et africains, présents à la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu, samedi, à la grande salle du Théâtre de l’Opéra de Tunis.

La Cité de la culture abrite les cérémonies d’ouverture et de clôture des JTC qui fêtent cette année leur 38 ème anniversaire. L’actrice Nadia Bousetta est la maîtresse de cérémonie alors que l’artiste Chedly Arfaoui est le metteur en scène.

Des sculptures artistiques vivantes représentant des personnages d’œuvres qui ont marqué le 4e art ont été exposées sur le Tapis rouge alors que de la musique était au rendez-vous sur la place des théâtres dans un spectacle ” Bateras ” auquel ont participé 30 batteurs.

En parallèle avec la cérémonie officielle, le démarrage des représentations théâtrales a eu lieu, ce samedi soir, au 4ème Art avec ” Martyrs ” de Fadhel Jaibi et “18 octobre” de Abdelwehed Mabrouk au Mondial. Auparavant, des spectacles de rue ont eu lieu dans l’après-midi, sur l’Avenue Habib Bouguiba à cœur de la capitale.

Le festival créé en 1983 continue son périple, en cette édition étalée du 4 au 14 décembre, à travers des spectacles répartis entre la Cité et plusieurs espaces de la Capitale. Il est de retour après son report l’année dernière qui a connu plusieurs vagues de la pandémie de Covid-19, au niveau national et mondial. Cette 22e édition devant avoir lieu du 5 au 13 décembre 2020, n’a pu avoir lieu en raison de la conjoncture sanitaire et les restrictions annoncées pour stopper la propagation du virus.

L’Egypte est à l’honneur en cette édition qui coïncide avec la célébration de l’année de la culture tuniso-égyptienne, 2021-2022. Organisée à l’initiative des présidents Kaïs Saïed Sayed et Abdel Fattah Al-Sissi, Cette manifestation se poursuivra tout au long de l’année, dans les deux pays. Son lancement avait eu lieu au Caire à l’occasion de la visite du président Saied en Egypte, du 9 au 11 avril 2021.

Le Maroc et la Syrie sont les grands absents des JTC et les délégations des deux pays n’ont pu voyager, selon un membre du comité d’organisation. Les invités marocains en raison de la fermeture de l’espace aérien au Royaume et les Syriens ne disposaient pas du passe sanitaire qui est devenu obligatoire pour les voyageurs dans les aéroports du monde entier.
Dans son allocution à l’ouverture du festival, Hayet Guettat Guermazi, ministre des Affaires culturelles ,a souhaité la bienvenue aux délégations officielles ainsi qu’aux diplomates des pays étrangers accrédités à Tunis. Elle a rappelé la reprise de cette nouvelle édition après deux ans d’absence.

Ce retour, dit-elle, témoigne de la volonté d’atteindre des paliers supérieurs en matière de créativité artistique en Tunisie, à travers des réussites qui viennent s’aouter à celles enregistrées dans le cinéma, le livre ou autres secteurs. Elle a estimé que le festival des JTC témoigne de notre besoin vital pour le théâtre, un art où cohabitent en harmonie toutes les expressions créatives, du texte jusqu’à la mise en scène.

La reprise de ce rendez vous annuel constitue, depuis sa création, une étape marquante dans l’histoire du théâtre arabe et africain, a encore dit la ministre. Elle a relevé l’importance du théâtre comme étant un vecteur de résistance et de défi face aux obstacles de l’époque.

Selon elle, les JTC sont une véritable escale et une plateforme pour le dialogue et l’échange entre créateurs autour des questions d’actualité en lien avec le théâtre.

Un hommage a été rendu à plusieurs personnalités du secteur théâtre arabe et africain dont les Tunisiens Lassaad Ben Abdallah, Abdelghani Ben Tara, Said El Hammi, Fatiha Mahdoui et Jamel Madani. De l’Egypte, l’acteur Ahmed Badir, l’actrice Samiha Ayoub et Ahmed Fouad Salim sont aussi à l’honneur, en plus de l’Algérienne Fadhila Hachmaoui, la Jordanienne Amal Dabess, la Béninoise Floriss Adjanohoum et le Kényan John Sibi-Okumu.

Au cours de la soirée, il y a eu un clin d’œil à l’œuvre de William Shakespeare, à travers la célèbre scène du Balcon dans Roméo et Juliette interprétée par le duo Nesribne Mahbouli et Titanda Dumba. Elle a été ensuite rejouée en musique dans une composition de Zied Zouari qui s’intitule ” Hob Baya “.

L’acteur et humoriste québécois, Michel Courtemanche, était également sur scène. Il est l’invité des JTC et animera des workshops et des master class en marge du festival.
Plus de 100 spectacles issus de 24 pays sont au line-up de ce rendez-vous annuel du théâtre arabe et africain présidée par Nissaf Ben Hafsia.

Au programme, 7 sections, 99 représentations, 14 pièces en compétition, 38 pièces hors compétition, 18 pièces arabes, 5 pièces africaines, 10 dans la section Théâtre du monde, 14 dans la section Théâtre de liberté, 3 dans la section Expressions théâtrales de l’immigration, 16 dans la section Théâtre d’enfants, 10 dans la section Théâtres amateurs et créations des clubs de théâtre des maisons de culture,

Parmi les 14 pièces en compétition officielle, la Tunisie est représentée par 3 œuvres, habituellement uniquement deux sont retenues. Les trois pièces tunisiennes en lice sont “Conférence des oiseaux” de Naoufel Azara, “Cauchemar d’Einstein” d’ Anouar Chaafi et ” La dernière” de Wafa Taboubi qui concourent pour le grand prix des JTC, le Tanit d’Or doté de 25 mille dinars.

Les JTC est un évènement annuel organisé par l’Etablissement National pour la Promotion des Festivals et des Manifestations Culturelles et Artistiques (ENPFMCA) sous l’égide du ministère des Affaires culturelles.