Bien qu’arrivé tardivement dans le secteur de la finance avec le rachat, il y a seulement quelques semaines, de la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), le groupe Elloumi, le plus grand groupe industriel et exportateur en Tunisie et spécialisé dans une grande variété de services, se propose déjà de révolutionner l’activité bancaire dans le pays et de se positionner, à court terme, comme un des futurs champions de la place.

Pour preuve, la nouvelle devise de la BTK : « toute banque en Tunisie qui fera quelque chose pour la Tunisie, la BTK sera capable de faire au moins autant ».

C’est du moins ce que laissent entendre des déclarations relayées, ces derniers jours, par des médias, par un des membres de la dynastie Elloumi, en l’occurrence Faouzi Elloumi, président du Conseil d’administration de la BTK.

La BTK, future banque globale ?

Dans ces déclarations, Faouzi Elloumi a développé, plus qu’un business plan pour la BTK, toute une vision futuriste du mégaprojet de contribuer à faire de la Tunisie, sur 10 ans, une place financière de notoriété régionale et internationale.

Au rayon de la transformation-restructuration de la BTK, Elloumi indique, dans une interview accordée à un magazine de la place, que la BTK sera une banque globale, dynamique et ultra moderne en phase avec les nouvelles technologies financières (Fintech).

Dans le détail, la future BTK fera l’économie des surcoûts supportés jusque-là par les banques classiques : personnel pléthorique, création coûteuse d’agences au plan local et de succursales à l’étranger.

Elle sera à la fois une banque bionique (un mix de l’humain et du digital), une banque verte, une banque mobile, une business development bank au service de l’économie du pays, une banque mobile, une banque internationale …

La BTK aura une dimension internationale

Mention spéciale est faite pour la dimension internationale de la banque. La future BTK accompagnera des entreprises tunisiennes qui désirent s’internationaliser, des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) qui souhaitent investir en Tunisie, des sociétés offshore implantées dans le pays, des montages financiers avec des partenaires régionaux et internationaux…

Au plan de la logistique, la banque sera dotée d’un système d’information (global banking) des plus modernes et d’un personnel formaté à l’international et aguerri aux Fintech.

En témoigne le recrutement du directeur général de la Banque tuniso-libyenne (BTL), Zouhair Ouakaa, et sa nomination au poste de directeur général de la BTK. Selon son CV, Zouhair Ouakaa a fait une brillante carrière internationale à la prestigieuse J.P Morgan (New York et Londres).

Au chapitre des ressources, la BTK, transformée et recapitalisée à hauteur de 250 millions de dinars (MDT) environ, va exploiter tous les fonds internationaux et régionaux disponibles et non utilisés. Il s’agit de fonds dédiés à la lutte contre le réchauffement climatique, à l’économie verte et au financement des PME en difficulté.

Au niveau régional « la BTK pourrait, selon Faouzi Elloumi, être un vecteur pour faire des projets de co-développement avec des banques africaines, des projets en Afrique en parallèle avec des projets en Tunisie lesquels seraient des projets-locomotives dans les pays d’Afrique ».

Dans cette perspective, Faouzi Elloumi entend associer la BTK à la transformation de la Tunisie en place financière internationale et régionale crédible, à l’instar de la Suisse, Hong Kong ou Singapour.

« La Tunisie, pour peu qu’elle soit érigée en place financière crédible et reconnue internationalement, peut devenir un pays développé. Il y a plusieurs pays qui se sont développés uniquement par la finance », a-t-il dit.

Par delà ces déclarations, nous pensons que le groupe Elloumi, fort d’une expertise développée avec grand succès à l’international, est en mesure, en sa qualité d’actionnaire majoritaire de la BTK (60%), de hisser cette banque à des paliers supérieurs de performance et d’en faire, au moindre coût à la faveur de l’utilisation optimale des Fintech, un champion national et régional.

Abou Sarra