13% des entreprises à participation étrangère ont déclaré avoir fermé leurs portes à cause des impacts de la pandémie de la Covid-19, selon l’enquête annuelle du Baromètre de la santé des PME “MIQYES”, réalisé par la CONECT.

Cette enquête qui a ciblé un échantillon de 527 PME, durant la période du 21 septembre au 5 novembre 2021, montre que 84% de ces entreprises ont vu leurs activités impactées par la crise sanitaire. 70% des entreprises interrogées ont souligné une régression de leurs chiffre d’affaires en 2020, contre 34% en 2018.

Mis sous la loupe, l’environnement d’affaires s’est avéré sans surprise assez décourageant: seulement 8,4% des dirigeants de PME estiment que le cadre fiscal actuel est encourageant contre 49,4% qui l’estiment démotivant.

A l’instar des éditions précédentes du MIQYES, l’administration fiscale est considérée par les dirigeants de PME comme le principal blocage administratif (19,7%), suivie par les douanes (16,5%) et enfin les autorisations (13,1%). En effet, 30% des sociétés à capital majoritairement étranger considèrent que la douane représente une source de blocages administratifs à leurs activités.

Parmi les sondés, un tiers des dirigeants déclarent avoir été confrontés à une situation de corruption en 2020, contre seulement le quart des répondants en 2019.

L’enquête MIQYES a révélé aussi que 69,7% des entreprises ont observé une baisse de leur chiffre d’affaires en 2020, contre 32,4% en 2019 et seulement 41,6% ont déclaré avoir dégagé un bénéfice comptable contre 66,8% en 2019.

Lors de l’ouverture de la 5ème édition de MIQYES 2021, le président de la CONECT, Tarek Chérif, a relevé que ce sondage, réalisé en coopération avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a permis de faire le point sur l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les PME tunisiennes notamment celles à participation étrangère.

La pandémie a eu un effet sensible sur la situation des PME, leur causant plusieurs problèmes structurels et financiers et entraînant la disparition d’une grande partie d’entre elles.

97% de ces entreprises ont rencontré des difficultés à cause des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus de la corona, notamment en termes de cessation d’activité et d’arrêt des opérations d’exportation.

Le reste, soit 3% de ces entreprises ont vu leurs situations s’améliorer, étant donné que ces entreprises opèrent dans le domaine pharmaceutiques et des analyses de détection du virus.

Selon Chérif, la moitié des entreprises interrogées ont perdu leur capital et 35% ont eu des difficultés financières pour pouvoir poursuivre leurs activités s’agissant de la pression fiscale, Cherif a appelé à prendre des mesures pour alléger les pressions fiscales et numériser l’administration.

En contrepartie, 50% des entreprises ont exprimé leur intention d’investir davantage en 2022, en dépit des répercussions de la crise sanitaire. Il a précisé que ce taux exprime la volonté de rattraper le retard enregistré au cours des années 2020 et 2021, années de stagnation économique.

Pour sa part, l’expert-comptable, Mourad Ben Mahmoud, a fait remarquer que 35% des chefs d’entreprise interrogés, et qui emploient de 50 à 199 personnes, considèrent que leurs entreprises souffrent de problèmes financiers et sont sous-capitalisées.

Le Baromètre de la santé des PME MIQYES a montré également que près de 50% de ces entreprises ont perdu une clientèle stratégique en 2020.

En matière d’emploi, les entreprises ont perdu en moyenne 0,7 emploi net en 2020, à cause de la pandémie et le secteur du commerce est considéré comme le secteur le plus impacté par la perte des postes d’emploi.

Pour sa part, la directrice générale de promotion des PME au ministère de l’Industrie, de l’Energie et des mines, Malika Krit a relevé que les PME font partie des principales orientations du département, soulignant que l’année 2020 était une année difficile sur les entreprises tunisiennes notamment les PME , à cause de la crise sanitaire, mettant l’accent sur l’impératif de réfléchir à de nouveaux mécanismes innovants pour promouvoir les PME, dans le cadre d’une stratégie nationale industrielle à l’horizon de 2035.