Wallys ! Qui aurait pensé, il y a 20 ans, que la Tunisie pourrait produire sa propre marque de voiture, de la conception à la commercialisation, en passant par la construction ?

Et pourtant, c’est le cas aujourd’hui ! A force de passion, de persévérance et de foi en soi même, préjugés et obstacles ont été vaincus. Pour Zied Guiga, le terme “impossible“ est le reflet de l’impuissance de certains hommes à oser leurs rêves et de leur manque de confiance en eux-mêmes.

Zied, l’initiateur de cette belle réalisation en eut l’idée à 24 ans, lorsque, sur une île du Pacifique, il rencontra René Bosch un constructeur automobile. Lui, faisait du management hôtelier, mais était passionné par le domaine du transport depuis tout petit. La rencontre avec René Bosch eut lieu à Wallis et Futuna*, d’où le choix de Wallis comme nom pour la voiture conçue par Zied. « Wallis est un clin d’œil à cette île un peu spéciale ».

René Bosch fabriquait des Jeep Dallas, un véhicule qui a marqué Zied depuis tout petit lorsqu’il partait en vacances à Hammamet avec ses parents. Il en a vu aussi au Salon de Wallis et Futuna. La rencontre avec Bosch a été inspirante. « J’ai vu la voiture et son constructeur et nous avons commencé à discuter de la vie. La vie, ce mélange de passions et de belles découvertes ».

Il y a des rencontres qui transforment une vie et appellent à l’aventure offrant de grandes idées et incitant les rêveurs à oser les plus grands défis. « A la source de toute connaissance, il y a une idée, une pensée, puis l’expérience vient confirmer l’idée », disait Claude Bernard.

Zied avait des idées et était déterminé. « J’ai parlé de mon projet à mon frère juriste qui a cru en Wallys plus que moi. Il y a investi son pécule et j’ai constitué mon équipe ». Rêver à plusieurs pour faire de ce grand challenge une réalité, c’est ce qu’a fait Zied.

Le démarrage de Wallys à Tunis coûta 80 mille dinars. Une somme modique qui ne pouvait même pas équiper un tout petit atelier de mécanique. « Nous pensions que c’était suffisant pour créer un prototype ».

Pour que le projet ne soit pas bloqué par une administration figée, il a fallu placer l’activité comme étant exclusivement exportatrice : « L’API nous a accordé l’agrément d’une société totalement exportatrice. Construire des voitures tunisiennes de bout en bout relevait à l’époque de l’impensable. Ils ont dû se dire, “ce n’est qu’un gamin, donnons-lui l’agrément et de toutes les manières, il ne risque pas d’aller très loin“ ».

C’était sans compter sur la ténacité, l’acharnement, la constance et la patience de Zied Guiga. Il a fallu 3 ans au jeune constructeur tunisien pour sortir son premier prototype qu’il a exposé au Salon de l’automobile à Paris d’où il est rentré avec des commandes de 500 véhicules.

Wallys est une inspiration, l’inspiration d’un moment, d’une rencontre dans une île du Pacifique. C’est l’histoire d’un jeune homme curieux et impétueux pour qui le mot impossible n’existe pas. Grâce à lui, ce que l’on pensait impossible pour l’Afrique, il y a une décennie est devenu réalité.

Aujourd’hui Wallys se vend sur le continent africain mais aussi en Europe et en Tunisie bien entendu par centaines. En avançant, Zied a fait reculer l’impossible ; en osant, il a conquis l’impossible.

A.B.A

* collectivité d’outre-mer française, formée de trois royaumes coutumiers polynésiens et située dans l’hémisphère sud. Son chef-lieu est Mata Utu (Wikipédia)