Le ministère de la Santé a annoncé, samedi 26 juin 2021, le lancement de la “Stratégie nationale de prévention, réduction des risques et traitement des dommages liés à la consommation de substances psychoactives” dans la société et au sein des établissements pénitentiaires pour la période 2021-2025.

Le président du Comité technique de lutte contre la toxicomanie et des addictions au ministère de la Santé, Nabil Bensalah, a déclaré, à l’occasion d’une rencontre organisée par la Faculté de médecine de Tunis dans le cadre de la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues, que cette stratégie a été élaborée par les ministères de la Santé et de la Justice en coopération avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime en Tunisie et avec la participation d’organismes et établissements nationaux compétents, des représentants de la société civile et des experts de pays européens.

Selon Bensalah, cette stratégie repose sur 6 axes: Le premier concerne la promotion de la santé et la prévention de la toxicomanie et le deuxième a trait à la réduction des risques résultant de l’abus de drogues à travers la sensibilisation aux effets des drogues sur l’organisme.

Il a ajouté que le troisième axe s’articule sur le traitement de la toxicomanie à travers la création de 6 pôles de soins, dont deux sont entrés en service le premier à l’Hôpital Razi des maladies psychiatriques et neurologiques, et le second à l’Hôpital Hédi Chaker de Sfax, indiquant que ces pôles sont des services médicaux en milieu hospitalier, au sein d’un réseau chargé de la prise en charge des toxicomanes dans 3 ou 4 gouvernorats.

Il a souligné que le reste des pôles sont en cours de création et manquent de cadres médicaux et paramédicaux spécialisés en médecine de l’addiction.

Quant au quatrième axe de cette nouvelle stratégie, il consiste à renforcer le rôle de la famille, la sensibiliser et l’orienter dans la prise en charge de la personne toxicomane, tandis que le cinquième axe vise à créer un environnement juridique et politique approprié pour obtenir des services adéquats, selon Bensalah qui a mis l’accent sur la nécessité de changer les lois répressives qui n’encouragent pas le toxicomane à accéder au services de traitement par crainte de peines privative de liberté.

Le sixième et dernier axe de cette stratégie porte sur la réalisation de recherches afin de fournir des données statistiques exactes, selon le responsable.

Pour sa part, le ministre de la Santé, Fawzi Mehdi, a indiqué qu’il existe deux approches pour traiter la question de la toxicomanie : l’approche sécuritaire, qui la considère comme un crime, et l’approche médicale, qui considère qu’il s’agit d’une maladie chronique.

Il a précisé que le ministère œuvre, en partenariat avec les ministères de la justice, des affaires sociales et de l’intérieur, à permettre au toxicomane d’être traité comme un patient, en créant des services de prise en charge médico-psycho-sociale des personnes toxicomanes.

Il a souligné la nécessité de soutenir les soins curatifs et préventifs par le dialogue au sein de la famille, de renforcer le rôle des composantes de la société civile, et de sensibiliser à l’importance de se faire soigner.

Une Journée Internationale contre l’abus et le trafic de drogues a été instaurée, à la date du 26 juin. Elle vise à sensibiliser la population aux risques encourus par la consommation de ces substances.