Un plan d’aménagement, de protection et de mise en valeur du site de Carthage, zone classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, sera mis en œuvre selon une feuille de route établie par toutes les structures et institutions publiques concernées.

C’est ce qui ressort de la séance de travail, tenue, lundi, à la Kasbah, entre Habib Ammar, ministre des Affaires Culturelles par Intérim, et ministre du Tourisme et de l’Artisanat, et Kamel Eddoukh, ministre de l’Equipement, de l’habitat et de l’Infrastructure qui assure également l’intérim à la tête du ministère des affaires locales de l’environnement.

Selon un communiqué du ministère des Affaires Culturelles, la rencontre à laquelle ont pris part les responsables des institutions concernées, a été l’occasion de faire le point sur les différentes questions en rapport avec ce dossier.

Il a été convenu de procéder à une “coordination entre les structures du ministère de l’Equipement, de l’habitat et de l’Infrastructure et celles de relevant de l’Institut National du Patrimoine (INP)”. L’objectif est de “mettre en place une feuille de route assez claire à travers la résolution de toutes les contraintes qui se posent”.

A priori, il sera question de délimiter la propriété foncière sur la zone du Site de Carthage dans le cadre d’une prochaine séance de travail, indique la même source.

A cette occasion, Habib Ammar a appelé à hâter le parachèvement des toutes les procédures nécessaires ainsi que les mesures techniques requises pour délimiter la propriété foncière du site de Carthage. Il a encore souligné l’importance de réaliser un prototype pour le Plan de Protection et de Mise en Valeur de Carthage.

Ce projet devra être conçu conformément aux dispositions contenues dans le Code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels, a dit le ministre. Il a insisté sur un plan d’action qui devra aussi coïncider avec les exigences de valorisation de ce Site de renommée internationale.

Et d’ajouter, il est utile de conjuguer les efforts de toutes les institutions et parties intervenantes en vue de surmonter les éventuelles difficultés techniques et les procédures qui s’imposent.

Pour sa part le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure, a affirmé la disposition de son département, à faciliter les différentes procédures administratives et autres qui sont dans ses prérogatives, en lien avec ce projet.

Il a appelé à la mise en place des toutes les procédures nécessaires et ce dans les plus bref délais afin de préserver toutes les zones archéologiques classées et qui sont de grande valeur historique et archéologiques.

Les représentants des institutions des ministères concernés ont approuvé les différentes propositions examinées qui constituent selon eux, une étape importante vers la délimitation géographique et foncière du Site. Ceci devra surtout mettre fin aux dépassements enregistrés, a-t-on indiqué, en vue d’une meilleure exploitation du Site avec le soutien des municipalités des zone classées.

Cette réunion intervient au lendemain du cri de détresse du collectif de la société civile à Carthage et la lettre en date du 7 juin 2021, adressée auprès de la Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azouley, lors de sa visite officielle en Tunisie, et dont une copie est parvenue à l’agence TAP.

Dans cette lettre ayant fait l’objet d’un article de TAP, publié le dimanche 13 juin, le collectif de la société civile à Carthage déplore “les abus constatés sur le site de Carthage” et propose l’adoption urgente, par l’Etat, du PPMV (Plan de Protection et de Mise en Valeur) de Carthage qui est prêt depuis longtemps… “.

Représentée par des associations, des collectifs de citoyens et le syndicat des chercheurs de l’INP, la société civile à Carthage conteste la gestion générale du site qui ne coïncide pas avec les normes exigées par l’Unesco pour les sites classés. Elle indique des abus en série qui viennent “s’ajouter aux dépassements commis sous l’ancien régime sur cette zone classée au patrimoine mondial de l’UNESCO”, – dont la construction illicite sur le cirque romain, la zone Non aedificandi et le parc archéologique et naturel.

Un statu quo qui est favorisé par “le peu d’intérêt que les pouvoirs publics accordent à cette cité.. “, indiquent les signataires qui réclament l’urgence de ” protéger ce grand site ” au ” risque d’être placé sur la liste des sites en péril “.

L’agence TAP a appris que la responsable à l’Unesco a dépêché ses représentants pour inspecter l’état du site et constater l’ampleur des dépassements mentionnés par la Société civile dans sa lettre intitulée ” Un plaidoyer pour Carthage “.