46 projets d’investissement dans les énergies renouvelables viennent d’obtenir des autorisations (42 projets d’énergie solaire et 4 projets d’énergie éolienne). Cependant, cette filière fait face à plusieurs difficultés.

L’obstacle du financement…

Le financement demeure un important obstacle auquel sont confrontés les investisseurs, dans la mesure où les banques et les bailleurs de fonds considèrent que ce genre de projets, lancés dans le cadre de contrats conclus avec la STEG, sont des “projets à risque” et refusent par conséquent de les financer. C’est du moins ce qu’indique l’expert international en énergie, Ezzedine Khalafallah, cité par l’agence TAP.

Il cite également le problème de retard enregistré dans le raccordement de la centrale solaire au réseau électrique de la STEG, ce qui bloque le projet et ne permet pas l’investisseur d’honorer ses engagements envers les banques. La centrale solaire appartenant à la société Eni attend d’être raccordée au réseau électrique de la STEG depuis environ 8 mois, précise-t-il.

Sur un autre registre, Khalfallah estime important le recours aux énergies renouvelables pour la production de l’électricité. Cette énergie propre est en mesure d’assurer la sécurité énergétique de la Tunisie, de favoriser la création de nouveaux postes d’emploi et de réduire le coût de production d’électricité.

Prix variables vs prix stables…

En effet, le coût de production d’électricité à partir du gaz naturel en Tunisie est estimé à plus de 300 millimes par kilowattheure, tandis que les prix offerts par les projets d’énergies renouvelables sont beaucoup plus bas, environ 70 millimes par kilowattheure, affirme-t-il.

Les prix des carburants sont souvent variables tandis que le prix des énergies renouvelables reste stable pendant une période pouvant aller jusqu’à 20 ans, dit-il.

La Tunisie dispose d’un grand potentiel solaire, mais elle a pris du retard dans son exploitation, selon Tarek Cherif (CONECT), lors d’une visite organisée samedi 12 juin par la confédération à la Centrale photovoltaïque de Tozeur 2.

Un Groupement des producteurs des énergies renouvelables

Il lance à cette occasion un appel au gouvernement pour soutenir l’investissement dans les énergies renouvelables rappelant que la bureaucratie et la difficulté d’accès au financement entravent le développement des énergies renouvelables en Tunisie. Pour lui, le recours aux énergies propres permet d’instaurer un “meilleur développement”.

Aslene Ben Rejeb (CONECT) souligne que le patronat est en train de créer un groupement des producteurs des énergies renouvelables qui sera une force de proposition et de pression pour le développement de ce secteur.

Le représentant de la Banque européenne d’investissement (BEI) en Tunisie, Jean-Luc Revéreault, souligne quant à lui la disposition de la Banque à financer des projets d’énergies renouvelables en Tunisie. Il rappelle dans une déclaration à l’agence TAP, que ” la BEI a pris, l’année dernière, la décision d’arrêter de financer les projets dans les secteurs utilisant les énergies fossiles et les projets se basant sur le pétrole et le gaz “.

Et de poursuivre ” nous avons pris la décision de financer les investissements dans les énergies renouvelables et la BEI est prête à financer ce genre de projets en Tunisie, qu’il s’agisse de projets relevant du secteur public (STEG) ou privé “.