La région méditerranéenne est considérée comme l’un des marchés les moins intégrés économiquement au monde, et ce bien que le marché intrarégional de l’Union pour la Méditerranée (UpM) soit l’un des marchés mondiaux les plus importants avec plus de 20 % du commerce mondial de marchandises en 2018. C’est en tout cas ce que relève le premier rapport de l’UpM sur l’intégration régionale euro-méditerranéenne.

Les domaines à améliorer…

Présenté en ligne, jeudi 27 mai 2021, le rapport expose les résultats clés et les recommandations politiques dans cinq domaines : le commerce, les finances, les infrastructures, la circulation des personnes, la recherche et l’enseignement supérieur.

On y trouve également des indicateurs de performance spécifiques pour pouvoir suivre les tendances et les progrès.

Elaboré avec le soutien financier de la GIZ au nom du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), le rapport souligne que l’Union européenne est responsable de 95 % des exportations de marchandises de la région, alors que 70% du trafic de fret en Méditerranée se fait entre les ports européens, 15% entre l’Europe et l’Afrique du Nord et seulement 5% entre les pays de la région MENA.

Plusieurs défis importants pour l’intégration régionale sont mis en évidence dans ce rapport: les infrastructures inappropriées pour les transports, la connectivité énergétique et l’absence de vision commune sur la mobilité humaine en tant que moteur de l’innovation et de la croissance dans la région.

La zone MENA a un besoin colossal d’investissement

Le même rapport montre que la région MENA a besoin d’un investissement de plus de 7% de son PIB annuel dans l’entretien et la création d’infrastructures.

Pourtant, il y a plusieurs initiatives sous-régionales qui vont bientôt voir le jour pour interconnecter les réseaux électriques et permettre le commerce de l’électricité, surtout que les centrales solaires pourraient générer 100 fois la consommation d’électricité combinée de la région MENA et de l’Europe.

Tirer quelques leçons

A l’occasion de la présentation dudit rapport, le secrétaire général de l’UpM, Nasser Kamel, a indiqué que ce rapport est un pas en avant dans la reconnaissance des progrès qui ont été accomplis et du travail qui reste à faire, évoquant l’emprise que le coronavirus a imposée sur la mobilité et sur l’économie en modifiant la production et le commerce au niveau mondial et en accélérant la transformation numérique.

Cette situation a amené, selon lui, à réfléchir pour en tirer profit et créer ainsi de nouvelles sociétés inclusives qui permettent à la jeunesse et aux femmes de pouvoir réaliser leur potentiel et à même, à ambitionner pour mettre en place des économies durables.