Nommé il y a seulement trois mois (décembre 2020), le nouveau PDG de la société Ellouhoum, Tarek Ben Jazia, vient d’annoncer une transformation de cette entreprise publique.

L’idée serait, d’après lui, de convertir la société en pôle ou centre  technique de viande. La mission de ce centre consisterait à former un personnel qualifié dans les techniques de viande (abattage, coupe, conditionnement) et dans le transport de viande au profit des boucheries du pays.

Sûr de lui, Ben Jazia a même évoqué le montant des investissements requis pour mener à terme un tel projet. Ce serait de l’ordre de 12 millions de dinars (MDT), montant qui destiné à privatiser, selon lui, de nombreuses activités dans l’espace de l’entreprise.

Mais ce projet, qui a pour objectif de conférer plus de transparence à un secteur réputé pour être gangrené par la corruption, ne serait pas du goût de certains lobbies spécialisés dans l’importation de viande rouge.

Rappelons que l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), par la voix de son président, Abdelmajid Ezzar, a toujours déploré l’opacité des circuits des viandes rouges et surtout leur importation pour réguler le marché, estimant que les éleveurs du pays sont capables d’assurer l’autosuffisance du pays en la matière.

Pour sa part, la Chambre nationale des Kassabine (bouchers, patronat), par la voix de son président, Ahmed Al-Amiri, déplore la corruption qui gangrène le secteur et la dilapidation de deniers publics.

Dans une déclaration relayée par le site du ministère de l’Agriculture « Flehetna », Al-Amiri a évoqué plusieurs affaires de corruption et de correspondances faites, à cette fin, au ministère du Commerce et à l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUC).

Il assure avoir proposé aux autorités compétentes des solutions auxquelles elles n’ont pas répondu. « Les responsables du secteur ne savent que tenir des discours non suivis d’actes, ni même d’un procès-verbal qui fait confiance », déplore-t-il, et d’ajouter qu’il s’inquiète de la tendance des consommateurs à ne pas pouvoir acheter de la viande rouge et même de l’agneau de sacrifice lors de l’Aid Al Idha, à cause de la hausse des prix.

Dont acte.

Abou SARRA