Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a déclaré, vendredi 26 mars 2021 à Kébili, que la centrale syndicale attend une position officielle de la présidence de la République concernant son initiative relative à l’organisation d’un dialogue national que le chef de l’Etat avait approuvée.

Dans une déclaration à la TAP en marge de la réunion du conseil régional de l’UGTT à Kébili, Tahri a ajouté que le président de la République avait, auparavant, affirmé le lancement de ce dialogue dans les plus brefs délais.

L’UGTT, a-t-il dit, pourrait adhérer à l’initiative du Président de la République relative à l’organisation d’un dialogue avec les jeunes à travers les plateformes numériques si elle sera mise en œuvre parallèlement à l’initiative de l’Union appelant à un dialogue national regroupant les partis politiques, la société civile, les organisations, les instances constitutionnelles, les acteurs sociaux et les mécanismes de l’Etat pour débattre de la situation socioéconomique et politique dans le pays.

Dialogue UGTT vs Dialogue avec les jeunes

L’UGTT, a-t-il dit, n’a reçu aucun document officiel au sujet de l’initiative du président de la République et ne sera pas concernée par ce dialogue avec les jeunes s’il s’agit d’une alternative au dialogue national global proposé par l’UGTT depuis décembre dernier.

Le Président de l’Etat avait exprimé, lors d’une réunion, mercredi dernier, avec l’ancien ministre des Finances, Nizar Yaïche, la volonté de la présidence de la République d’organiser un dialogue national avec une large participation des jeunes à travers les moyens de communication modernes dans l’objectif de formuler des propositions et des recommandations, au niveau local, qui seront ensuite revues par des spécialistes dans tous les domaines aux niveaux régional et national afin de parvenir à des résultats harmonieux et cohérents.

Selon le Président de la République, il s’agit d’élaborer un plan économique et social émanant du peuple lui même. Selon un communiqué de la présidence de la République, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance d’une volonté sincère pour prendre des décisions audacieuses permettant de sortir rapidement de cette crise pour un avenir meilleur.

Plan alternatif…

Tahri a précisé que l’UGTT dispose d’un plan alternatif à son initiative qui sera soumis aux structures syndicales et discuté avec ses partenaires (organisations nationales, société civile et certains partis politiques avec lesquelles l’UGTT partagent les mêmes points de vue concernant plusieurs questions, notamment dans le domaine social).

Il a souligné que le conseil régional de la l’UGTT à Kébili s’inscrit dans le cadre de la série de réunions des conseils régionaux à travers les différents gouvernorats du pays qui témoignent de la relance du dialogue direct avec la base syndicale afin de créer une nouvelle dynamique au sein de l’organisation du travail permettant un diagnostic plus approfondi de la situation générale du pays et une unification des décisions.

La réunion du Conseil régional de l’UGTT à Kébili a porté sur l’examen d’une étude approfondie sur la réalité du développement dans la région et a porté, notamment, sur le secteur agricole et les difficultés qu’il connaît en rapport notamment avec la nappe phréatique, appelant à la création d’une unité régionale pour la régularisation de la situation des expansions privées et l’accélération de la signature du décret relatif à la création d’un office national des dattes dont le siège sera à Kébili ainsi que de deux barrages dans la région Essaki et de deux autres dans la région Adhahra.

L’étude a, également, porté sur les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, appelant à la maintenance des divers établissements d’enseignement dans la région et à la création d’un complexe éducatif et de loisirs, d’un nouveau établissement universitaire spécialisée dans l’agriculture du désert et de nouvelles spécialités de formation correspondant aux caractéristiques de la région.

S’agissant du secteur de la santé, l’accent a été mis, notamment, sur la construction et la rénovation de plusieurs services de l’hôpital régional, l’accélération de l’installation d’un appareil de mammographie et le parachèvement des projets bloqués dont l’hôpital régional, classe (B) à Douz, et l’hôpital local à Souk Lahad.

Le conseil a, également, appelé au renforcement de la direction régionale de l’équipement à Kébili en moyens nécessaires et ressources humaines, la création d’une société régionale de transport, la réalisation d’une liaison rapide reliant Kébili et Gabès, l’aménagement de la route reliant les délégations d’Al-Fawar et Rjim Maatoug, outre le renforcement des directions régionales des affaires sociales et du commerce en ressources humaines, moyens de transport et l’accélération de la réalisation du projet de raccordement du gouvernorat de Kébili au réseau de gaz naturel.