Depuis le 1er janvier 2021, le nombre de migrants irréguliers arrivés sur les côtes italiennes en provenance de Tunisie a connu une augmentation remarquable, atteignant au moins 558, contre 94 immigrés à la même période de 2020 et 31 à la même période de 2019, a révélé aujourd’hui, mercredi le forum tunisien des droits économiques et sociaux.

Le chargé de l’information au forum a expliqué cette nouvelle vague de migration irrégulière vers les côtes italiennes depuis le début de cette année, par les mouvements de protestation qu’a connues le pays durant la dernière période, soulignant l’existence d’un lien étroit entre les mouvements sociaux et la montée de la migration irrégulière.

“Le taux de migration irrégulière a augmenté au cours de la période écoulée en raison des mouvements de protestation observés depuis janvier dernier, dont le nombre a dépassé 1400, qui ont été réprimés avec une force excessive, après l’intervention des forces de l’ordre et l’arrestation de jeunes manifestants”, a-t-il déclaré, soulignant que la réponse sécuritaire au mouvement de protestation aggrave l’état de frustration chez les jeunes et augmente la migration irrégulière.

Le nombre d’opérations de franchissement de la frontière qui ont été déjouées vers les côtes italiennes depuis le 1er janvier dernier est passé à 65, contre 47 opérations déjouées au cours de la même période en 2020 et 12 opérations de franchissement déjouées au cours de la même période en 2019, selon la même source.

Ben Amor a évoqué l’interpellation de 1 051 migrants irréguliers depuis le 1er janvier, contre 887 migrants irréguliers au cours de la même période de 2020, et 223 migrants irréguliers au cours de la même période en 2019.

Le gouvernorat de Sfax occupe la première place en termes de migration irrégulière vers les côtes italiennes, avec un taux de près de 30%, suivi par le gouvernorat de Mahdia, estimé à 26%, Tunis à plus de 16%, et Nabeul, d’environ 13 pour cent, alors que le taux de migration irrégulière était faible dans les autres gouvernorats, selon le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.