Le vice-président de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) Anis Kharbech a lancé un cri d’alarme en raison d’une pénurie énorme estimée à 60% des besoins en phosphate d’ammonium (DAP) et d’ammonitrate qui menace la saison de céréaliculture et les autres campagnes agricoles. Dans une déclaration à l’Agence TAP, Kharbech a souligné que seulement 40% (90 mille tonnes) des besoins des agriculteurs en DAP ont été fournis, au cours des mois de novembre et décembre 2020.

Cette situation aura un impact sur la production nationale de céréales et la Tunisie sera obligée d’importer plus de quantités, lesquelles (quantités) devront dépasser les 60% du volume annuel importé.

Kharbech a exprimé son étonnement de voir la pénurie à laquelle les agriculteurs font face, alors que le Groupe Chimique Tunisien (GCT) a exporté, au cours de la même période plus de 410 mille tonnes.

“Les besoins de toutes les campagnes agricoles ne dépassent pas les 200 mille tonnes de DAP”, a-t-il encore fait savoir. Et de rappeler que l’UTAP a organisé plusieurs réunions avec le ministère de l’Industrie et revendiquer en vain, l’approvisionnement en DAP et ammonitrate. Il a, dans ce cadre, critiqué l’approche du gouvernement, notamment, les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie et l’absence de stratégie claire qui devait être mise en place depuis juin 2020.

Le responsable a rappelé que le gouvernement avait annoncé auparavant que 60 mille tonnes de DAP seront mis à la disposition des agriculteurs, mais n’a pu fournir, même au cours de la haute saison céréalière, que 30 mille tonnes sans clarifier les circuits de distribution.

” Le ministère de l’Agriculture qui est théoriquement la structure de tutelle, n’est pas intervenu pour résoudre les problèmes du secteur agricole “, a-t-il avancé.Il a appelé, dans ce cadre, le gouvernement et le ministère de l’Agriculture à mettre en place une véritable stratégie pour développer le secteur agricole, tout en prenant en compte les propositions de l’UTAP et en anticipant les problèmes, notamment, la pénurie au niveau des intrants, les prix élevés des fourrages et la gestion de l’excédent de production dans de nombreux secteurs.

Il a souligné que la saison céréalière est menacée depuis le début de l’encensement, rappelant que les superficies sont passées de 1,2 million à 1 million d’hectares seulement, soit une baisse de 20% (environ 200 mille hectares).

La production a reculé à 8 millions de quintaux de céréales, soit 25% seulement des besoins nationaux, d’où la nécessité d’ importer en devises 75% des besoins en céréales dans une conjoncture économique très difficile, a-t-il encore dit