Les membres du Collectif Civil pour Les Libertés Individuelles ont exprimé leur consternation face à “la montée des discours de violence autour des caricatures du prophète Mohamed. Les mêmes discours ayant conduit à l’assassinat par décapitation, le 16 octobre dernier, du professeur d’histoire, Samuel Paty, dans l’une des banlieues de Paris”.

Dans une déclaration signée, vendredi, par plus de 30 organisations et associations et plusieurs personnalités nationales, le Collectif Civil pour Les Libertés Individuelles a estimé que le député Rached Khiari, qui est arrivé à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur la liste de la Coalition Al-Karama, “est l’exemple même du discours de la violence et de la haine”.

Il avait commencé son discours diffamatoire sur sa page facebook en justifiant le crime odieux commis à Paris au nom de la défense de l’Islam et du prophète Mohamed, se croyant fort de son immunité parlementaire qui lui permet d’adopter des procédés qui tombent sous le coup de la loi, indique la même source.

Khiari avait qualifié des concitoyens de ” bâtards de la France “, de ” vendus ” et de ” traîtres “, faisant croire qu’ils ont trahi leur nation et leur religion afin qu’ils soient exposés à des réactions violentes, s’indignent les signataires de la déclaration.

Le député ne cesse de traiter les symboles de la Nation, notamment le Leader Habib Bourguiba, ” de vendus et de traîtres “.

Les signataires de la déclaration ont exprimé le soutien et la solidarité aux universitaires, écrivains, journalistes, acteurs de la société civile et artistes diffamés ainsi que la considération pour leurs apports au savoir, à l’information, à l’art dans le respect des droits humains, des libertés fondamentales et de la justice.”Si caricature offensante il y a, c’est bien Rached Khiari en personne dont le projet ” éradicateur ” présage d’un avenir sombre “, ont-ils martelé, appelant à la mobilisation générale pour que soient actionnés tous les moyens de droits contre ce délit caractérisé.

Le parlement est appelé à prendre ses responsabilités en répondant positivement à lever l’immunité parlementaire si demandée par la justice, soulignent les signataires. Parmi les organisations et les associations signataires de la déclaration figurent l’Union générale Tunisienne du travail (UGTT), l’Association Beity, l’Association Femme rurale de Jendouba, l’Association Tunisienne de Défense des Libertés individuelles, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie, le Réseau EuroMed Droits, l’Association citoyenneté et libertés, l’ Association Tunisienne des femmes démocrates, l’Observatoire National pour la Défense du Caractère Civil de l’Etat, le Centre d’appui à la transition démocratique et aux droits de l’Homme (DAAM), Avocats Sans Frontières, la Ligue tunisienne des politiques et sociaux des femmes et Mémoire collective pour la liberté et la démocratie.