Aucune entreprise japonaise n’a l’intention de quitter la Tunisie, en dépit des difficultés. C’est ce qu’indique, le président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise (CCITJ), Hédi Ben Abbès, cité par la TAP.

Actuellement nous comptons 18 entreprises japonaises installées en Tunisie, précise Ben Abbès, rappelant que le rôle de la Chambre est d’inciter encore plus les Japonais à s’implanter en Tunisie, en leur demandant de s’appuyer sur les structures et les ressources humaines tunisiennes, a-t-il précisé dans un entretien téléphonique accordé à l’occasion de la tenue récemment des travaux de l’Assemblée générale de la CCITJ.

L’agence japonaise chargée de la promotion du commerce extérieur, la “Japan External Trade Organization (JETRO)”, dont la mission est de soutenir les entreprises japonaises ainsi que les exportations du pays, envisage d’organiser une rencontre en Tunisie, en décembre 2020, entre les entreprises japonaises et tunisiennes pour examiner les perspectives d’investissement.

Ainsi, ces entreprises auront l’occasion d’identifier ensemble des opportunités d’affaires dans les domaines des nouvelles technologies de la communication, des énergies renouvelables et de l’agriculture, ce qui, a-t-il dit, dénote de la volonté du Japon de travailler avec la Tunisie. “D’où le choix porté sur notre pays pour abriter en 2022 le 8ème sommet de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique ou TICAD 8”, a rappelé Ben Abbès.

La TICAD: une opportunité à saisir

La TICAD est une opportunité importante pour les entreprises tunisiennes à saisir afin de mettre en exergue les avantages comparatifs du site tunisien, par rapport aux pays concurrents, selon Ben Abbès.

En perspective de cette rencontre, la FIPA et la CCITJ, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), organiseront, en novembre 2020, des rencontres BtoB entre des entreprises japonaises et tunisiennes dans des domaines liés à des secteurs à haute valeur ajoutée.

A cet égard, le président de la CCITJ a fait remarquer que “la Tunisie a opté pour le commerce triangulaire, en encourageant les entreprises japonaises à investir en Tunisie tout en facilitant leur accès aux marchés régional et africain”.

Pour Ben Abbès, la TICAD est un événement majeur qui réunit 50 chefs d’Etat et de gouvernement africains, en plus du Japon -représenté par son Premier ministre- et environ 45 00 participants. Elle constituera une occasion pour relancer l’économie tunisienne et présenter toutes les possibilités de développement qu’offre l’Afrique aujourd’hui.

Ce conclave verra la participation, des représentants de l’Organisation des Nations unies, du Programme des Nations unie pour le développement (PNUD), de l’Agence de développement de l’Union africaine, de la Banque mondiale ainsi que d’autres organisations internationales et régionales.

La TICAD est une initiative gouvernementale du Japon, pour le développement de l’Afrique, lancée en 1993.

“Malheureusement, la Tunisie, qui est censée être un hub africain, n’a pas su profiter de l’opportunité pour avancer le projet japonais Kaizen, dont les activités sont composées d’un cumul de petites actions d’amélioration de la productivité des employés à un coût très abordable par la participation de tous les membres de l’entreprise et mises en œuvre avec les moyens disponibles dans cette dernière”, regrette Ben Abbès.

Et de préciser que les Japonais ont décidé de transférer ce projet au Kenya, car la Tunisie, depuis 12 ans, n’a pas donné de résultats concernant son application dans certaines entreprises alors que le pays était supposé devenir un leader dans ce domaine (Kaizen) pour partager son expérience avec les autres pays africains”.

L’objectif est de disséminer en Afrique cette méthode, à travers l’échange des expériences réussies dans les différents pays du continent..

Vers un partenariat tuniso-japonais dans le domaine de la santé

“Actuellement, une entreprise tunisienne privée mène des discussions avec nos partenaires japonais afin des les voir apporter leur savoir-faire dans le domaine de la santé dans une approche gagnant-gagnant”, a fait savoir le président de la CCITJ.

Cette entreprise pourrait ouvrir, dans deux ans, une unité de production des machines sophistiquées qui servent à la purification de l’air de tout virus. Ce genre de machine sera utilisé dans les hôpitaux, les cabinets médicaux et tout espace fermé.

Selon Ben Abbès, plusieurs entreprises tunisiennes veulent investir dans le domaine de la santé, sauf qu’elles ont besoin du savoir-faire et de la technologie, à l’instar de ceux du Japon.