L’histoire de cette dame est difficile à raconter dans un article de presse, tant elle est riche, abondante et succulente aussi. Et pour elle, tout semble dire que “impossible“ n’existe pas. En un mot, elle fait sien ce proverbe de Franck Bayé : «Il y a quelque chose dans la persévérance qui finit par obliger le destin». 

Nous l’avons rencontrée lors d’un AFD Media Tour, qui a eu lieu du 25 au 27 août 2020. A souligner au passage que l’un des financements qu’a reçus Sana Ben Souissi a été fourni par l’Agence française de développement (AFD) à travers Enda Tamweel.

En effet, Sana Ben Souissi a été bercée depuis sa tendre enfance dans l’amour de l’agriculture, car née dans une famille d’agriculteurs; une passion qu’elle développera tout au long de sa jeunesse. C’est donc naturellement que Sana Ben Souissi monte, avec l’aide de son mari, un projet d’élevage d’ovins et bovins, comme nous raconte la représentation d’Enda Tamweel dans la région de Sousse.

Seuls diplômes: sa passion et sa persévérance

Bien évidemment, comme c’est souvent le cas, les débuts de Sana sont loin d’être un fleuve tranquille. Mais ne dites pas à cette dame que c’est “impossible“, car elle ne recule devant aucun obstacle. C’est comme si pour elle l’impossible était tout simplement impossible.

C’est pour cela que «… Sana connaît très vite le succès et réussit à accroître ses capacités de production », même si elle sera forcée de rencontrer ses premières difficultés qui devraient la pousser à faire un choix cornélien : « se séparer d’une partie de son troupeau ou revoir ses ambitions à la baisse… ». Mais Sana ne l’entend pas de cette oreille, et ne se résout pas à faire un choix. Elle persiste et brave les entraves qui se dressent devant elle, nous a-t-elle raconté.

« La culture des pommes de terre est alors en vogue, Sana décide de s’y investir ». Elle trouve une aide financière auprès de l’institution de microcrédit, Enda Tamweel, laquelle «… croit en elle et lui fournit le financement nécessaire pour l’acquisition de frigos de stockage ». Suivez nos regards.

Vous noterez au passage que Sana Ben Souissi a comme niveau d’études la 5ème année du secondaire. Alors inutile de vous dire que ses seuls diplômes sont la persévérance et l’amour du métier. Mais c’est suffisant pour cette mère de famille de 4 enfants à qui tout semble réussir.

D’ailleurs, elle nous a affirmé que son rêve -qu’elle va sans doute réaliser- c’est d’envoyer ses enfants faire des études à l’université, entre autres l’aviation pour son fils, par exemple.

Ayant le flair des “bonnes affaires“ et transformant en “réussite“ pratiquement tout ce qu’elle touche, au côté de l’élevage (75 vaches aujourd’hui…), Sana se diversifie dans les cultures (citrons et grenades). Et dans tout ça, la dame possède « une grande propension au risque et une faculté naturelle à toujours aller de l’avant ». C’est dans doute ce qui lui a permis de rencontrer le succès dans les domaines qu’elle a choisis. En tout cas jusqu’à présent.

En somme, «en passant de l’élevage à la culture maraîchère, Sana a accompli une transition remarquable qui lui assure aujourd’hui une grande rentabilité et une grande diversité dans les activités qu’elle exerce ».

Et ce n’est pas fini, parce qu’elle a récemment acquis un camion tout neuf destiné à la vente de fourrage. Elle avance, avance et avance encore notre dame courage et audace!

Tout ceci pour dire que pour Enda Tamweel, Sana constitue ce qu’on peut qualifier en économie agricole “la poule aux œufs d’or“. En effet, au jour d’aujourd’hui, le cumul des prêts qu’Enda Tamweel lui a accordés a dépassé les 100 000 dinars. Sana nous a expliqué qu’elle arrive souvent à rembourser ses prêts plusieurs mois avant l’échéance. Et les institutions financières (banques ou microcrédits…) préfèrent ce genre de client.

Selon certaines indiscrétions, Sana Ben Souissi pèserait entre 300 000 et ½ million de dinars. Autrement dit, elle est éligible aux mécanismes de prêts bancaires, surtout qu’elle a suffisamment de garanties… Maintenant la question reste de savoir si elle va sauter le pas.

Moralité de l’histoire: Sana Ben Souissi est l’exemple concret qu’on peut réussir dans la vie sans avoir fait des grandes études.

A méditer.

TB