L’effet de l’épidémie du coronavirus s’est fait sentir sur les entreprises du secteur privé en Tunisie.

En effet, 35% des entreprises privées en activité ont déclaré qu’elles risquent de fermer définitivement dans les conditions actuelles, révèle une étude d’impact socio-économique sur le secteur privé publiée, jeudi, par l’Institut National de la Statistique (INS).

Selon cette enquête menée par téléphone auprès d’un panel de 2 500 entreprises représentatives du secteur privé, 72,4% des entreprises affirment risquer de ne pas être en mesure d’assurer certaines de leurs dépenses avec les fonds disponibles.

En matière de résilience et durabilité des activités, seules 13,3% des entreprises interrogées disposent d’un Plan de continuité des activités (PCA).

Les secteurs des TIC (23,0%), des industries mécaniques et électroniques (22,2%) suivis des services divers (20,1%) font partie du Top 3 des secteurs qui disposent d’un PCA, souligne cette enquête réalisée en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), membre du groupe de la Banque mondiale.

Pour 26,6% des entreprises, le télétravail est la mesure la plus intégrée dans les plans de continuité des activités.

En terme sectoriel, le télétravail a été inclue dans 59,7% des entreprises du secteur des nouvelles technologies qui ont un plan de continuité des activités, contre des proportions très faibles dans les secteurs de la santé et des industries chimiques et pharmaceutiques.

“Modérément optimistes”

Interrogées sur leurs attentes et incertitudes quant à la pérennité de leurs activités, les entreprises de plus de 5 employés se disent ” modérément optimistes ” pour les 3 prochains mois.

Ainsi, 64,8% des entreprises anticipent une croissance positive dans le scénario optimiste. Cette proportion est de 45,8% dans le scénario neutre et de 15,4% pour le scénario pessimiste.

En termes d’emplois, 64,2% des entreprises anticipent une croissance positive dans le scénario optimiste.

Cette proportion est de 37,6% dans le scénario neutre et de 14,4% pour le scénario pessimiste.

En ce qui concerne les investissements, 58,8% des entreprises anticipent une croissance positive ( scénario optimiste). Cette proportion est de 39,5% dans le scénario neutre et de 9,3% pour le scénario pessimiste.

Sondées sur les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise, moins de 10% des entreprises interrogées déclarent avoir bénéficié des mesures gouvernementales.

Parmi les entreprises qui n’en auraient pas bénéficié, 37% déclarent pourtant en avoir fait la demande, tandis qu’un quart assure ne pas l’avoir fait.

D’après l’enquête, les 3 mesures les plus demandées par les entreprises interrogées ont été les exonérations/ réductions d’impôt (43,7%), les injections directes de liquidités (40,7%), et les allègements fiscaux (36,6%).