“Périple dans les bars de la Méditerranée” recueil de nouvelles en arabe du Tunisien Ali Douaji (1909-1949) a été traduit en Portugais par l’écrivain Hugo Maia intitulée “Périplo Pelos Bares Do Mediterrâneo E Outras Histerias” (La tournée des bars de la Méditerranée et autres histoires).

Cette copie portugaise est réalisée en collaboration avec Abdeljelil Larbi, universitaire tunisien installé au Portugal, a annoncé, mercredi, la Maison du roman à la Cité de la culture.

Ce livre de 128 pages est paru aux éditions E- Primatur. L’éditeur portugais présente “un roman révolutionnaire qui représente un renouvellement de la littérature arabe du début du XX siècle et qui devrait être comme une surprise pour le lecteur européen car il anticipe, en quelque sorte, une réalité culturelle différente, la beat generation américain”.

La parution de ce nouvel opus dans l’une des langues les plus parlées dans le monde, ressuscite l’oeuvre de Douagi, figure emblématique de la scène culturelle tunisienne du début du 20e siècle et membre du groupe “Taht Essour”.

Selon Kamel Riahi, directeur de la Maison du Roman, cette traduction vers le Portugais devra contribuer à promouvoir davantage la visibilité du livre et de l’écrivain tunisiens sur la scène littéraire internationale.

Il a aussi annoncé qu’une rencontre avec le portugais Hugo Maia aura lieu à la Maison du Roman, dans le cadre des manifestations culturelles périodique de la maison qui sont dédiées au roman et à la Littérature mondiale.

Le périple de Douagi était, en 1934, au départ du port de la Goulette à destination de celui d’Alexandrie en Egypte, avec des escales sur les ports ouvrant sur les deux rives Méditerranée, en France, en Italie, en Grèce et en Syrie.

“Périple dans les bars de la Méditerranée” est un d’un récit de voyage de l’auteur qui offre au lecteur un mélange de genres littéraires. Il est ponctué de caricatures et cette orientation satirique qui caractérise l’oeuvre de Douagi dont les écrits étaient publiés de 1930 à 1940 dans des mensuels et hebdomadaires tunisiens.

Ce périple avait été publié en une série d’articles, de septembre 1935 à février 1936, parus dans la revue “Le monde arabe”. Une seconde publication était également parue entre juillet et septembre 1944 à “Al Mabaheth”.

Un recueil de nouvelles a été publié, 18 ans plus tard, en 1944, par la Société nationale d’édition et de publication (Snipe).

Ali Douagi, nouvelliste dramaturge, journaliste et caricaturiste d’expression d’arabe est un natif du 4 janvier 1909 à Tunis. Il est décédé le 27 mai 1949, à l’âge de 40 ans.

Plusieurs de ses nouvelles, parues entre 1935 et 1959, ont été réunies dans le recueil “Sahirtou Minhou Al Layali” (Autant il m’a éveillé des nuits). Les plus connues sont “Kanz Al Foukarae”, “Raîi Al Nojoum” et “Omm Hawwa” qui est préfacée, en 1959, par Taha Hussein.

Malgré sa mort précoce, Ali Douagi a laissé une oeuvre importante qui dessine les contours de la société tunisienne du début du siècle dernier et portant le regard singulier de son auteur.