Le nombre des chênes zéens abattus à Aïn Sallem relevant de la délégation de Aïn Draham (gouvernorat de Jendouba) a atteint, jusqu’à ce jour, 439, selon les résultats du rapport préliminaire élaboré par la commission scientifique multidisciplinaire chargée de l’évaluation des dégâts occasionnés par l’abattage illégal des arbres.

Ce nombre peut augmenter en fonction des résultats de l’inventaire, précise un communiqué du ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.

Ces arbres, dont l’âge remonte à plus de 200 ans, sont jetés aléatoirement sur les bords des pistes forestières, selon le même rapport présenté par le président de la commission, Youssef Ammari.

La même source a permis de divulguer que la tour de contrôle des incendies dans la forêt de d’Aïn Sallem n’est plus opérationnelle depuis l’été 2017. Et d’ajouter que la répartition non organisée ne respecte pas les conditions techniques des gardes forestiers.

Il s’agit également du stockage d’une grande quantité de liège sans aucune mesure de protection contre les incendies ou les vols et de la difficulté d’accès à la forêt en raison du mauvais état des pistes.

Ce document préliminaire a révélé un manque au niveau des moyens logistiques, comme le transport et les outils de télécommunications pour les gardes forestiers, outre une concentration résidentielle dans la forêt qui contribue à l’augmentation des attaques contre la richesse forestière.

En attendant les résultats finaux de ses travaux, la commission scientifique multidisciplinaire qui a été créée, le 27 avril 2020, par le ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, a proposé de classer la forêt de chênes zéens comme une réserve nationale.

Elle a appelé à mettre en place un système de prévention et de surveillance développée pour contrôler la présence des gardes forestiers et déterminer la localisation géographique des zones d’intervention immédiate suite aux attaques.

Il s’agit également de renforcer le système de surveillance des zones forestières cibles et de réviser les nominations des chefs d’arrondissement des forêts pour se conformer aux normes techniques et pratiques requises.

La commission a recommandé de revoir la répartition actuelle des gardes forestiers dans tous les arrondissements de forêts tout en tenant compte des spécificités de chaque zone et de revoir la méthodologie de recrutement de ces derniers, tout en assurant une formation périodique en matière d’utilisation des équipements.

Elle a appelé également à engager un audit des tours de contrôle dont la réalisation était programmée et de mobiliser les financements nécessaires pour la réalisation ou la réhabilitation des tours restantes.

La commission a préconisé aussi la mise en place d’un système juridique forestier, outre d’accélérer le traitement des quantités de bois coupés pour préserver ses propriétés technologiques et de stocker les quantités de charbon saisies.

A noter la commission a été chargée d’évaluer les dommages causés par l’abattage illégal des chênes, le prélèvement des mesures et des échantillons des arbres pour analyse et la proposition des normes techniques pour la conservation du bois saisi et des moyens de son gestion et exploitation.

A rappeler que le ministère de l’agriculture avait annoncé, le 8 mai 2020, la nomination d’un nouveau chef d’arrondissement des forêts d’Ain Draham (gouvernorat de Jendouba).

Cette décision fait suite au limogeage de l’ancien chef de l’arrondissement des forêts d’Ain Draham Hamada Rzaigui, neuf mois après sa nomination. Selon des sources bien informées, le limogeage fait suite à sa mauvaise gestion de l’affaire de l’abattage illicite des chênes zéens.

Pour rappel, entre le 4 et le 6 avril, des chênes zéens ont été coupées à Aïn Sallem et ont été saisis par ailleurs par les agents de la garde nationale et de la direction des forêts, suite à une descente conjointe effectuée dans les villages de Hamraya et Draya Sidi Youssef de la délégation de Ain Draham.

Les agents de la garde nationale ont découvert une grande quantité de charbon et de bois emmagasinée dans les forêts avoisinantes.

Le bois devait être transformé en charbon et vendu à des cafés ou des hôtels à raison de 40 dinars le sac de 30 à 35 kg.