La Tunisie a été classée dans le top 5 des pays les plus performants en Afrique (sur 54 pays), en matière d’intégration productive et des infrastructures, en revanche, elle figure en bas de l’échelle en termes d’intégration commerciale, c’est ce qui ressort d’un rapport sur l’indice de l’intégration régionale en Afrique édition 2019, publié le 22 mai courant, par la Banque Afrique de Développement (BAD).

D’après ce rapport élaboré conjointement, avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, la Tunisie est le 5e pays africain le plus performant en matière d’intégration des infrastructures, dans la mesure, où elle est considérée comme un pays doté de bonnes connexions aériennes.

Avec un score de 0,498, la Tunisie est précédée par le Maroc classé en 4e position, les Seychelles (3e position), l’Egypte (2e position) et l’Afrique du Sud qui occupe la première place de ce classement.

Devançant de très loin les autres pays les plus intégrés, l’Afrique du Sud dispose des meilleures connexions par voie aérienne du continent, étant donné que ses ressortissants et ceux du reste de l’Afrique peuvent voyager d’un pays africain à un autre, de manière assez efficiente.

La Tunisie, 4e pays le plus performant en matière d’intégration productive

S’agissant de l’intégration productive, le rapport classe la Tunisie au 4e rang des pays africains les plus performants en matière d’intégration productive, avec un score de 0,340.

D’après l’indice, un pays est considéré comme performant en matière d’intégration productive, lorsque ses capacités de production complètent celles d’autres pays de la région; autrement dit, s’il est spécialisé dans les étapes de la production pour lesquelles il jouit d’un avantage comparatif et peut bénéficier d’économies d’échelle.

Ainsi, les produits intermédiaires qui font l’objet des échanges commerciaux en Tunisie ” sont largement complémentaires des profils de production de leurs voisins “, estime le rapport. En matière d’intégration productive, c’est également l’Afrique du Sud qui reste le leader du continent affichant le score maximum, à savoir 1, suivi du Nigéria et de l’Angola.

Intégration commerciale : la Tunisie à la traîne

Malgré ses performances en matière d’intégration productive et des infrastructures, la Tunisie reste à la traîne en matière de commerce, puisqu’elle a été classée 3e pays africain le moins performant dans ce domaine, aux côtés de la Somalie et du Soudan.

Avec un score égal à 0,189, la Tunisie est classée à l’image de la Somalie, comme un pays ayant des tarifs à l’exportation les plus élevés de la région. Dans ce classement, la Tunisie est suivie par les Comores et l’Algérie dont la mauvaise performance pourrait être imputable, selon le rapport, au faible volume de ses importations et exportations intrarégionales.

Pour ce qui est de l’indice sur la libre circulation des personnes qui évalue notamment les régimes d’ouverture des visas des pays, le rapport a classé la Tunisie parmi les pays à performance faible. Elle occupe le 39e rang sur 54 pays.

Intégration africaine : la Tunisie reste très loin du Maroc

De point de vue général, la Tunisie se positionne à la 24e place des pays africains les plus intégrés en Afrique, affichant ainsi une performance moyenne, avec un score égal à 0,338. Elle reste très loin du Maroc qui est classé 4e pays africain le plus intégré. A l’échelle maghrébine, la Tunisie et le Maroc sont, dans l’ensemble, les meilleures performances, tandis que la Mauritanie et la Libye sont les maillons les plus faibles.

D’après le rapport, l’Union du Maghreb Arabe est modérément intégrée, avec un score moyen de 0,488. Ses plus grandes faiblesses résident dans la liberté de circulation des personnes, tandis que son score en politiques macroéconomiques est relativement satisfaisant. S’agissant des trois autres dimensions, l’UMA affiche un score modéré en matière d’intégration commerciale (0,481). Ses membres ont vraisemblablement, des relations commerciales avec des pays non africains, mais leurs exportations intrarégionales sont faibles.

A l’échelle africaine, l’Indice de l’intégration régionale montre que le niveau d’intégration général du continent demeure bas, avec un score moyen de 0,327.

L’intégration est notamment faible pour les dimensions productives et infrastructurelles, lesquelles sont à la base du fonctionnement des autres dimensions de l’intégration régionale.En Afrique, la croissance économique sera de plus de 4 % en 2019- 2020, soit une augmentation par rapport aux 3,5 % enregistrés en 2018.

Stimulés par l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), plus de 40% des pays africains prévoient une croissance d’au moins 5% cette année, alors que le prix des produits de base, est à la hausse et que la demande intérieure, de même que les investissements dans l’infrastructure, favorisent la croissance. Ces chiffres montrent l’importance de l’intégration régionale et de l’Indice de l’intégration régionale en Afrique, souligne le rapport.