Quel visage aura l’économie tunisienne après -et à cause- de la crise du coronavirus ? Les organisations multilatérales divergent quant à l’impact qu’aura cette crise sanitaire sur l’économie tunisienne. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) semble plus optimiste que le Fonds monétaire international (FMI).

La banque européenne a annoncé, mercredi 13 mai 2020, s’attendre à une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie de 2,5% en 2020. «Le PIB de la Tunisie subira un recul estimé à 2,5% en 2020, dû à l’impact économique du coronavirus», indique un communiqué de la banque.

Le 10 avril dernier, alors que son conseil d’administration approuvait un décaissement de 545,2 millions de DTS (soit l’équivalent de 745 millions de dollars ou 100% de la quote-part) en faveur de la Tunisie au titre de l’instrument de financement rapide (IFR) pour l’aider à «répondre aux besoins urgents de financement du budget et de la balance des paiements, causés par la pandémie de Covid-19», le Fonds monétaire international indiquait s’attendre à voir l’économie tunisienne «se contracter de 4,3% en 2020 sous l’effet du Covid-19. Il s’agira de la récession la plus grave depuis l’indépendance du pays en 1956».

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Selon la dernière édition de Regional Economic Prospects de la BERD, «les mesures pour contenir le virus ont un impact négatif sur la demande dans le pays ainsi qu’en Europe, principale partenaire commerciale de la Tunisie. L’économie du pays subit également une contraction attendue de son secteur agricole, due aux faibles précipitations au début de l’année et au recul des apports mondiaux d’investissement direct étranger».

Un bémol toutefois : d’après ce rapport, «la croissance pourrait être soutenue par la baisse des prix mondiaux du pétrole et les réformes s’inscrivant dans le cadre d’un nouveau programme appuyé par le Fonds monétaire international».

D’après les dernières prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) publiées mercredi 13 mai 2021, l’économie tunisienne connaîtra un rebond de 2,5% en 2021.

La Tunisie n’est pas le seul pas à connaître pareille dépression. Les autres pays de la région y sont confrontés à des degrés divers. D’après la BERD, les pays de la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen de la BERD seront eux aussi impactés.

En moyenne, les économies de la région «devraient connaître une contraction de 0,8% en 2020 avant de rebondir pour atteindre une croissance de 4,8% en 2021.

La Jordanie, le Liban et le Maroc devraient aussi subir un tassement de leur croissance cette année. Mais deux pays constituent des cas à part. D’abord l’Égypte qui, selon les prévisions de la BERD, «affichera selon les projections un faible taux de croissance de 0,5%». Ensuite le Liban, déjà plongé dans la récession en 2018 et en 2019, et qui «sera sans doute confronté à un recul brutal de 11% en 2020».

L’impact négatif du coronavirus devrait se manifester dans le tourisme, et par un recul de la demande intérieure du fait des mesures de confinement, une diminution de la demande des principaux partenaires commerciaux et un ralentissement des flux d’investissement direct étranger.

Synthèse de Moncef Mahroug