Le renforcement des capacités des pays à affronter les menaces sanitaires transfrontalières, a été au centre d’un atelier de travail qui a démarré, lundi à Tunis, portant sur un programme de formation sur l’épidémiologie de terrain, “Medipiet”, financé par l’Union Européenne (UE).

Un certain nombre d’experts et de cadres des ministères de la Santé de 17 pays, participent à cet atelier qui s’étale sur trois journées et qui vise à améliorer les connaissances et les compétences des acteurs de la santé, afin d’élever le niveau de coordination et d’échange d’information aux niveaux national et régional, et afin d’adopter les mesures de contrôle, aux risques portant menace à la santé publique.

Dans une déclaration à la TAP, la directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Ali, a indiqué que la Tunisie est représenté à ce programme international par des cadres du ministère de la Santé, dans l’objectif de leur procurer une formation en matière d’urgences sanitaires et pour instaurer un échange d’informations avec d’autres pays sur les risques sanitaires émergents et les méthodes à adopter pour y faire face.

La responsable a souligné que l’organisation de cet atelier de formation intervient à un moment opportun, au moment où le Coronavirus se propage dans de nombreux pays, en particulier en Italie, pays limitrophe, considérant que cet évènement contribuera à pousser vers “le renforcement des efforts internationaux pour contenir l’infection par cette maladie”.

Elle a ajouté que six cadres de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes ont bénéficié d’une formation dans le cadre de ce programme qui a été lancé depuis l’année 2014, notant que ces mêmes cadres assurent actuellement la supervision de la situation épidémiologique du Coronavirus ainsi que la coordination entre la totalité des acteurs sur le double plan national et international.

Elle a souligné que pour lutter contre la maladie, il est indispensable d’augmenter le niveau d’alerte transfrontière, prendre les mesures préventives nécessaires et imposer une mise en quarantaine de 14 jours aux cas suspects, notant la nécessité pour les voyageurs provenant des zones touchées, de mentionner les trajectoires de leur vols, afin de pouvoir assurer le suivi et de vérifier leur état de santé.

Concernant les mesures qui seront adoptées par le ministère de la Santé, à la lumière de l’enregistrement de dizaines de cas de contamination par le Coronavirus en Italie, Ben Alaya a indiqué que le département de la Santé, assure la coordination avec tous les pays, dont l’Italie, pour un échange d’informations sur la situation épidémiologique, et les moyens de renforcer les opérations de contrôle sur ses frontières, soulignant qu’aucune infection ou de suspicion d’atteinte par le Coronavirus n’a été enregistrée jusqu’à l’heure actuelle en Tunisie.

Elle a expliqué que l’enregistrement de nouveaux cas du Coronavirus en Italie était le résultat d’un retard dans l’identification des premiers cas de personnes qui avaient propagé l’infection, appelant les voyageurs débarquant en Tunisie à adhérer aux mesures préventives qui leur sont présentées à l’intérieur de l’avion et dans les aéroports.

Pour sa part, Elizabeth Norg, superviseuse du programme “Medipiet”, a déclaré à la TAP, que le programme en question vise à échanger des connaissances et à identifier les défis communs dans le cadre de la coopération régionale pour détecter les menaces transfrontalières et se focaliser sur la menace mondiale relative à l’émergence du Coronavirus.