L’agence de notation Moody’s a amélioré les perspectives de notation des dépôts à long terme de cinq banques tunisiennes de négatives à stables.

La confirmation des notations des cinq banques tunisiennes reflète l’opinion de Moody’s selon laquelle, malgré un environnement opérationnel toujours difficile, les profils de crédits des banques, y compris les indicateurs de qualité des actifs, la capacité d’absorption des pertes et les mesures de liquidité, demeureront globalement stables aux faibles niveaux actuels.

Cette décision reflète également l’opinion de l’agence de notation assurant que le soutien du gouvernement en période de difficultés dans le secteur bancaire viendra au moment opportun.

“Les perspectives des banques reflètent aussi nos attentes selon lesquelles le resserrement des liquidités continuera à s’atténuer”, a affirmé l’agence de notation.

Moody’s n’a aucune préoccupation particulière en matière de gouvernance des banques tunisiennes notées, bien que l’agence de notation estime que leurs risques d’actifs relativement élevés reflètent la culture de gouvernance des risques des banques, en particulier pour les banques publiques.

Les banques tunisiennes sont peu exposées aux risques environnementaux à moyen terme, mais à long terme, de telles considérations peuvent être importantes, car les effets du changement climatique peuvent nuire de manière significative à la croissance et au développement économiques (les régions côtières représentent 80% de la production totale, dont la majorité sont exposées à la hausse du niveau de la mer).

Concernant le risque social pour les banques tunisiennes, Moody’s indique qu’il est conforme à son évaluation générale du secteur bancaire mondial.

Toutefois, a-t-elle ajouté, les considérations sociales au niveau souverain peuvent avoir des répercussions sur les banques, car les protestations contre les mesures d’austérité prises dans le cadre du programme actuel du FMI pourraient nuire à la capacité du gouvernement de mener les réformes nécessaires pour stimuler la croissance et réduire le chômage.

A noter que le Gouverneur de la BCT Marouane Abassi avait déclaré, hier mardi, à l’occasion d’un séminaire sur “l’inclusion financière : enjeux et défis de la transformation numérique”, organisé par la Chambre nationale des chefs d’entreprises (CNCCE), que l’amélioration des perspectives de notation de la Tunisie de négatives à stables, pour la première fois depuis 2011, est importante notamment lors de la sortie de la Tunisie sur le marché international.

Cette amélioration est expliquée par l’amélioration des indicateurs macro, citant le niveau du déficit de la balance commerciale qui est passé de 11% à 8,8%, le déficit de la balance de paiement, le déficit budgétaire (3,5%), l’appréciation du dinar et l’amélioration des réserves en devises.

Le gouverneur de la BCT a, cependant, fait savoir que la notation de la Tunisie dépend à 50% de la visibilité politique qui représente, aujourd’hui, un frein.