Le budget de l’Etat 2020 est basé sur des prévisions irréalistes, puisqu’il prévoit une croissance de 3,1% alors que le pays accuse un recul de l’investissement et de la production, a affirmé l’expert-comptable, Walid Ben Salah.

L’expert, qui participait samedi 1er février à une rencontre organisée par l’association “Dynamique de réflexions économiques” (Dream) à Mahdia, estime nécessaire de revoir ces prévisions à la baisse, jugeant qu’un taux de croissance de 1,1% était plus réaliste.

Il précise que le budget est basé essentiellement sur une croissance du secteur agricole de 5,2%, des industries manufacturières de 1,5% et des industries non manufacturières de 7%, avec l’entrée en exploitation du champ Nawara.

Les entreprises publiques grèvent les finances publiques et entravent la croissance et la productivité, puisque la plupart d’entre elles souffrent d’un endettement élevé, d’une main-d’œuvre pléthorique et d’absence de rendement, ce qui impacte le système bancaire et le secteur privé.

Ben Salah appelle à ce propos à restructurer, rapidement, ces entreprises, tout en œuvrant à solutionner les problématiques des Caisses sociales, lutter contre l’évasion fiscale, et revoir la loi de l’investissement adoptée en 2017, mais qui n’a pas répondu aux attentes des investisseurs.

Selon lui, la plupart des mesures contenues dans les lois de finances, depuis la révolution, n’ont pas aidé à préserver la pérennité de l’entreprise, en raison du niveau élevé de la pression fiscale de 25,4%, alors que l’inflation s’est maintenue à des niveaux élevés de 6,3% et que le taux d’intérêt directeur a augmenté à 7,75%.

Selon lui, il est nécessaire pour la Tunisie de mobiliser des ressources financières de 11,3 milliards de dinars, à travers des emprunts intérieurs et extérieurs en 2020, ce qui porte le total des dettes tunisiennes à 84 milliards de dinars, soit 8 mille dinars pour chaque tunisien.