La directrice générale de l’Observatoire d’information, de formation, de documentation et d’études sur la protection des droits de l’enfant, Hajer Cherif, a déclaré, vendredi 27 décembre que “Les programmes officiels n’ont pas permis de limiter la propagation du phénomène de l’abandon scolaire, dont la moyenne s’est établie à 100 cas d’abandon par an, durant des années”.

S’exprimant en marge d’une conférence de presse tenue à Tunis pour exposer les résultats du rapport national sur la situation de l’enfance en Tunisie en 2018, Cherif a appelé à “la rectification de ces programmes, au changement de leurs méthodes d’intervention et à l’élaboration de mécanismes appropriés et efficaces”.

Ces démarches, a-t-elle estimé, permettront d’endiguer ce fléau qui a amené un certain nombre d’enfants à adopter des comportements à risque, menant à la dérive.

Elle a souligné que le rapport national sur la situation de l’enfance en Tunisie en 2018 a révélé que 7 925 enfants ont été condamnés pour délit, 465 enfants ont été impliqués dans une tentative de franchissement illégale des frontières, tandis que 188 enfants étaient des sans abri, dans une situation de vagabondage ou de mendicité.

Cherif a indiqué à ce propos, qu’environ 87% des élèves avaient séché l’école plus d’une fois, ajoutant que le taux de consommation de la drogue en milieu scolaire s’est élevé à 9,2%, alors que plus de 8,9% des élèves ont envisagé le suicide, et 174 enfants ont été impliqués dans des crimes de traite des êtres humains, tandis que près de 216 mille enfants étaient économiquement actifs, dont, 137 enfants exercent des activités professionnelles dangereuses.

Elle a considéré que l’accroissement du taux de pauvreté des familles tunisiennes et la propagation de l’analphabétisme dans ses rangs, “sont parmi les principales raisons conduisant au décrochage scolaire et à la détérioration de l’état de santé des enfants”, a-t-elle dit.

La moyenne nationale des enfants de moins de cinq ans souffrant d’obésité, s’est établie à 17,2%, et 8,3% souffrent de retard de croissance alors que 2,1% souffrent d’émaciation, a-t-elle rappelé.

Pour sa part, la ministre des Femmes, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, Naziha Laabidi, a indiqué que le cahier des charges relatif aux jardins d’enfants et aux garderies, “sera prêt au cours de la semaine prochaine”, a-t-elle affirmé.

Elle a expliqué que ce cahier des charges a intégré une série de mesures protectrices au profit des enfants, telles que l’installation de caméras de surveillance à l’intérieur de ces espaces et l’obligation pour toute personne souhaitant créer un jardin d’enfants ou une garderie d’obtenir un certificat d’aptitude en premiers soins, outre l’exigence d’un niveau d’éducation des cadres éducatifs exerçant dans ces espaces, équivalent à un diplôme de baccalauréat en plus d’au moins deux ans de formation dans les spécialités de l’enfance.

A souligner que le rapport national sur la situation de l’enfance publié par l’Observatoire d’information, de formation, de documentation et d’études sur la protection des droits de l’enfant pour l’année 2018, est le 17ème du genre. Les statistiques figurant dans ce rapport ont été relevées à partir des rapports sectoriels élaborés par divers ministères et structures intervenant dans le secteur de l’enfance.