Les Ministres et Chefs des délégations des Parties contractantes à la Convention de Barcelone sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone) et à ses Protocoles (COP 21), réunis à Naples (Italie), du 2 au 5 décembre 2019, se sont engagés à intensifier les efforts pour résoudre le problème des déchets marins en renforçant le cadre réglementaire régissant la réduction des produits plastiques à usage unique.

Selon la déclaration ministérielle de Naples publiée, vendredi, par le Secrétariat du Programme des Nations Unies pour l’environnement/Plan d’action pour la Méditerranée (PNUE/PAM), les parties contractantes envisagent de fixer des objectifs quantitatifs et en intégrant des mesures de réduction, notamment sur les microplastiques, dans les programmes nationaux de déchets marins.

Il s’agit de promouvoir des mesures de prévention et des approches circulaires visant également à ouvrir les perspectives en matière d’économie verte, soutenir des objectifs de recyclage viables à long terme, adopter des plans nationaux pour parvenir progressivement à une collecte et à un recyclage de 100% des déchets plastiques d’ici 2025 et de s’adresser au secteur privé pour minimiser les emballages en plastique.

Les participants ont reconnu que seulement 8,9% de la surface de la mer Méditerranée bénéficie d’une désignation officielle ou d’une protection juridique.

Les parties contractantes se sont engagées à prendre des mesures concrètes pour renforcer le niveau de protection de la mer Méditerranée, y compris son littoral, et son bon état écologique et ont exprimé leur détermination à poursuivre leurs efforts en particulier dans quatre domaines d’action prioritaires.

Lutter contre les déchets marins en élargissant le réseau d’aires marines protégées (AMP) pour relever les défis posés par le changement climatique et en soutenant l’économie bleue durable et une transition écologique, outre l’identification des orientations stratégiques à adopter pour les années à venir, figurent également parmi les principales actions à entreprendre.

La déclaration a rappelé le niveau de pollution important dans la Méditerranée qui est l’une des zones les plus touchées par les déchets marins au monde, les plastiques représentant jusqu’à 95% du total des déchets marins flottants et plus de 50% des déchets marins des fonds marins, provenant pour la plupart de produits en plastique à usage unique qui représentent plus de 60% de la composition des déchets marins.

Ils ont noté l’urgence de prévenir et de réduire significativement les déversements de plastique en mer Méditerranée, d’ici 2025, en prenant des engagements clairs visant à réduire la consommation de plastique, à soutenir l’éco-conception et l’innovation, l’utilisation efficace des ressources et une gestion des déchets améliorée, ainsi que des mesures de contrôle et de prévention renforcées, notamment des interdictions, incitations et taxes…

Les parties contractantes ont réitéré leur attachement à l’utilisation durable des ressources naturelles, à mettre en œuvre une gestion scientifique bénéficiant aux communautés locales, à intégrer la conservation de la biodiversité dans les stratégies et programmes sectoriels, à atteindre la couverture d’au moins 10% de la région méditerranéenne en AMP, d’ici fin 2020, et à soutenir leur financement durable.

Les chefs des délégations se sont engagés à développer des mécanismes d’échange d’informations et de promotion de la coopération sur des domaines thématiques et des approches interdisciplinaires dans les AMP, sous forme d’accords de jumelage ainsi que de planification et de gestion participatives afin d’impliquer activement les acteurs socio-économiques locaux, y compris les pêcheurs et les acteurs du tourisme.

Et de rappeler que la Méditerranée est reconnue comme un point chaud du changement climatique, avec des températures annuelles moyennes supérieures à la tendance actuelle au réchauffement planétaire (+1,1 degrés), une acidification marine et une montée du niveau de la mer à un rythme accéléré.

Il sont résolus dans ce cadre à évaluer les impacts environnementaux, économiques et sociaux de l’élévation du niveau de la mer et les aléas côtiers associés au changement climatique dans les zones côtières, afin de s’assurer que l’aménagement du territoire et les infrastructures tiennent compte des scénarios et des incertitudes pertinents en matière de changement climatique.

L’accent a été mis sur la nécessité de réduire les impacts croissants des pressions liées aux sources telluriques de pollution, en particulier les déversements des industries pétrochimiques et chimiques ainsi que des secteurs touristiques et considérant que les ressources de la Méditerranée devraient contribuer à la prospérité économique et à la stabilité de la région en créant des emplois verts et des opportunités d’innovation pour les secteurs de l’économie maritime (aquaculture, pêche, tourisme, transport maritime, ports) et ceux émergents (biotechnologies bleues, énergies marines renouvelables, numérisation des services), dans le respect de la protection de l’environnement.

Ils ont convenu de mettre en œuvre une stratégie pour la communication et la diffusion environnementales destinée à promouvoir le développement durable et des plans d’éducation et de formation innovants, en plus du renforcement d’une interface science-politique régionale pour fonder les politiques sur l’expertise scientifique, afin de disposer d’un processus de prise de décision stratégique reposant sur une base scientifique solide.