Les parties contractantes à la convention de Barcelone pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée, sont en train d’étudier la possibilité de mettre en place un dispositif permettant d’interdire définitivement, d’ici 2030, les sacs en plastique à usage unique dans toute la région, a déclaré Mohamed Ben Jeddou, point focal du Plan d’Action Méditerranée (MAP)-Convention Barcelone, en Tunisie.

Ben Jeddou, qui participe, actuellement aux travaux de la 21ème conférence des Parties contractantes à la Convention de Barcelone, organisée à Naples (Italie), du 2 au 5 décembre 2019, a confirmé à l’agence TAP, que les sacs en plastique à usage unique sont la principale source de pollution du bassin méditerranéen.

La Tunisie avait pris l’initiative, en 2017, en interdisant ces sacs dans les grandes surfaces et les pharmacies et “ça a permis d’améliorer la situation”, selon lui.

Le responsable estime qu’il faut, désormais, accélérer les démarches d’interdiction des sacs en plastique dans les petits commerces et les boulangeries et aussi sensibiliser les citoyens et aussi tous les visiteurs des régions côtières durant la haute saison touristique.

Ben Jeddou a également pointé du doit les rejets des déchets des bateaux dans le bassin ainsi que les rejets des industriels tunisiens dont plusieurs déversent des eaux usées non traitées à la mer.

“Ces pratiques ont un impact néfaste sur la biodiversité biologique et la sécurité alimentaire”, a-t-il dit, appelant les industriels à respecter les normes de rejets et à adopter les techniques de traitement tertiaire des eaux usées avant leur déversement dans les milieux naturel et marin.

“La Tunisie, qui fait partie des 22 parties contractantes à la convention de Barcelone, depuis son adoption, dispose déjà de stratégies pour la protection de la Méditerranée et de la protection de la biodiversité biologique et peut partager son expérience au cours des réunions des réunions des parties contractantes de la convention de Barcelone”, a encore fait remarquer le responsable.

Déjà, plusieurs îles tunisiennes sont reconnues en tant que réserves maritimes dans le cadre du programme des Nations Unies.

Toutefois, la pollution plastique continue de faire des ravages dans le pays et aussi au-delà des frontières. L’économie tunisienne perd environ 20 millions de dollars par an, en raison de la pollution plastique, selon un récent rapport du Fonds mondial pour la Nature (WWF) intitulé “stoppons le torrent de plastique”.

Bien que son industrie des produits en plastique soit petite par rapport aux autres pays méditerranéens, la Tunisie est le quatrième consommateur de produits en plastique par habitant dans la région.

Le pays livre, ainsi, environ 80 000 tonnes de déchets plastiques dans la nature, soit près de 15% de la totalité des déchets plastiques jetés dans la nature en Méditerranée, estimée à 600 000 tonnes par an.