Les Tunisiens ont élu un nouveau Parlement, un nouveau président de la République, et bientôt un nouveau gouvernement sera constitué. Espérons que c’est pour 5 ans, sans «tourisme politique».

Entre l’Etat (ARP, gouvernement, présidence de la République) et le syndicat, l’économie tunisienne navigue comme un bateau ivre qui ne peut ni accoster ni jeter l’ancre. Le tourisme est dans cette situation : il a pris le large, mais ne peut revenir à bon port.

Maintenant que la vie politique semble s’apaiser et les esprits se calmer, il est temps de s’occuper davantage de l’économie et de ses problèmes, graves et endémiques, et de lui accorder le temps et l’intérêt qu’elle mérite.

Il est également temps de s’occuper des fondamentaux du secteur touristique, de mettre fin à la situation du “provisoire“ qui n’a que trop duré. Il est temps d’en revoir le concept, de lui fixer des objectifs, de lui tracer une stratégie et lui élaborer une feuille de route.

Le tourisme tunisien a pris trop de retard par rapport à ses concurrents, sa notoriété a diminué et son image a dégringolé. Il n’est plus permis d’aller plus bas. Il a touché le fond. Justement, de ce fond devrait émerger une nouvelle vision avec un nouveau modèle économique.

«Tourisme de pauvre», voilà comment est qualifié le tourisme tunisien, parce que la Tunisie est devenue la destination la moins chère du bassin méditerranéen et que ses recettes en devises, par touriste, sont les plus faibles.

Certes, le tourisme tunisien réalisera cette année plus de 9 millions de touristes, plus de 32,5 millions de nuitées et plus de 5,5 milliards de dinars de recettes en devises, avec des augmentations à 2 chiffres, mais cette embellie cache une crise profonde.

Ce qui importe, c’est la rentabilité du secteur, c’est de voir si ses entreprises dégagent de bénéfices, réalisent de la plus-value et distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Ce sont là les vrais critères de l’embellie de toute activité économique.

La première question à poser aux nouveaux dirigeants du pays est de savoir s’ils ont la volonté politique de développer le tourisme et de le considérer comme un secteur prioritaire ? Le premier test sera celui de voir s’ils vont ou non signer et adopter l’accord de l’Open Sky.

D’ailleurs, cette volonté paraîtra dès l’annonce de la formation du nouveau gouvernement : qui sera le futur ministre du Tourisme ? De quel ministère : Tourisme et … Artisanat, Loisirs, Culture ou Transport ?

Le tourisme est à la croisée des chemins. Pourvu que son destin ne soit pas écrit sur un parchemin !

A.K