“Le projet de budget du ministère de la Santé pour l’année 2020 connaîtra une augmentation de 18,3% pour atteindre les 2544 millions de dinars sans compter les recettes propres”, a annoncé, jeudi, la ministre de la santé par intérim Sonia Bechikh.

S’exprimant en marge de sa participation à une cérémonie organisée par la fédération générale de la santé relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), en hommage à des cadres du ministère, Bechikh s’est félicité de cette augmentation soulignant, cependant, la faiblesse du financement du secteur de la santé publique.

Le projet de loi de finances pour l’exercice 2020 prévoit une enveloppe de 330 millions de dinars au titre de divers projets et programmes du secteur de la santé dont 29,9 millions pour les dépenses de développement des diverses institutions publiques non administratives.

Des syndicalistes et médecins ont convenu à l’unanimité de la nécessité de réformer le système de santé pour remédier aux carences existantes.

“Le secteur de la santé publique est menacé par la forte émigration des compétences vers les pays du Golfe et l’Europe en raison de la détérioration des infrastructures hospitalières et du manque d’équipements et de financements nécessaires,” a indiqué Othman Jallouli, secrétaire général de la fédération générale de la santé, appelant à la mise en place d’un système de bonne gouvernance pour améliorer les services de santé et les conditions de travail.

La secrétaire générale du syndicat général des médecins, pharmaciens et médecins hospitalo-universitaires, Ahlem Belhaj, a appelé à renforcer le budget du ministère de la santé pour l’année 2020. Belhaj a estimé que le budget prévu ne répond pas aux aspirations des employés du secteur de la santé publique qui souffrent, a-t-elle poursuivi, du manque de financement et du volume élevé d’endettement des hôpitaux publics. Selon elle, ces dettes freinent l’amélioration de l’infrastructure, des équipements et des services au sein des hôpitaux publics.

Elle a appelé, par la même occasion, à accélérer la reprise de l’examen du projet de loi relatif aux droits des patients et à la responsabilité médicale par l’assemblée des Représentants du Peuple (ARP).

Selon Behaj cette loi préserverait les droits des patients et protégerait les cadres médicaux et paramédicaux opérant dans le secteur.

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a souligné à cette occasion la nécessité de défendre les établissements publics de santé et d’améliorer leurs ressources, saluant les efforts déployés par le personnel de la santé malgré le manque de moyens.

Taboubi a relevé les faiblesses dont souffrent les hôpitaux publics, telles que les délais de prise de rendez-vous, le manque de médicaments vitaux et d’équipements, outre le phénomène croissant de la violence contre les cadres du secteur.