L’harmonisation des données statistiques africaines est nécessaire pour favoriser l’intégration économique et sociale à l’échelle continentale et optimiser la résolution des défis africains communs, dont celui relatif aux déplacements forcés en Afrique. C’est l’une des recommandations de la 13ème session du Comité des directeurs généraux des instituts nationaux de statistique, tenue mardi 19 novembre à Tunis.

Le nombre de personnes déplacées de force dans le monde est estimé à 68 millions, dont plus du tiers se trouvent en Afrique (6,3 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile et 14,5 millions de personnes déplacées, à l’intérieur de leur propre pays).

Dans son discours d’ouverture de cette session placée sous le thème “Projet 2019 : année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées dans leur propre pays… vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique”, le ministre tunisien des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a souligné “l’impératif d’adopter une approche institutionnelle commune de collecte des données relatives à cette question auprès des Etats membres de l’Union africaine (UA) afin d’optimiser l’identification des causes profondes derrière ces déplacements et d’en assurer le meilleur traitement”.

Il a mis l’accent sur l’importance des données statistiques dans la prise de décision et l’élaboration des politiques publiques et des stratégies de développement mais également comme étant un outil favorisant le dialogue démocratique.

“Défi commun entre les pays africains, la modernisation de la statistique à l’échelle africaine est aussi un pas à franchir pour favoriser l’intégration économique continentale. Elle requiert une mobilisation des moyens humains et financiers, une adoption des nouvelles technologies, une unification des concepts, une conformité aux standards internationaux et une amélioration de la gouvernance des institutions nationales de la statistique”, a-t-il aussi soutenu.

Chalghoum a, par ailleurs, souligné la volonté de la Tunisie, de renforcer la synergie en matière de statistiques à l’échelle continentale, à travers l’Institut africain des statistiques qui y siège et qui jouera un rôle important en matière de formation et de recherches dans le domaine de la statistique.

De son côté, le Commissaire aux Affaires économiques de l’Union africaine, Victor Harisson, plaide pour un renforcement des capacités et des synergies en matière de statistique entre les pays africains pour donner une meilleure fiabilité aux politiques de développement économique et social dans le continent.

Toujours selon lui, “les causes des déplacements forcés et des crises humanitaires en Afrique sont multiples et complexes. Ils incluent les conflits, la mauvaise gouvernance, les violations des droits de l’Homme, la dégradation de l’environnement, les effets du changement climatique et les catastrophes naturelles”.

“Des données statistiques précises et fiables partagées entre les pays africains aideraient ces pays à cordonner leurs efforts pour mieux préserver les droits des déplacés et résoudre les causes derrière leurs déplacements”.