Sonia Ben Cheikh, la ministre tunisienne de la Santé, était l’invitée d’honneur de la conférence dédiée à la santé du grand forum #AmbitionAfrica 2019, les 30 et 31 octobre, à Paris.

Dr Ben Cheikh a saisi cette occasion pour monter à l’assistance les atouts «de la destination Tunisie, qui s’est imposée depuis plusieurs années comme un modèle de référence en Afrique», ont notamment souligné nos confrères d’Africa Presse, l’agence de l’actualité économique africaine basée à Paris, qui organise ce forum.

«Certes, précise d’emblée la ministre, la patientèle internationale de la Tunisie d’avant la Révolution était essentiellement maghrébine, et même à 60% libyenne, mais elle a été en grande partie perdue du fait des troubles que connaît ce pays voisin».

Pour autant, la Tunisie n’a pas baissé les bras, au contraire, elle «a conquis une patientèle européenne, notamment française, pour d’autres pathologies ou pour la chirurgie esthétique, discipline où la Tunisie excelle avec des prix extrêmement concurrentiels».

Et la Tunisie ne va pas s’arrêter là, elle compte «s’imposer comme un acteur incontournable de la santé en Afrique et va développer ce qu’elle appelle une coopération trilatérale Tunisie-France-Afrique, ambition pour laquelle elle dispose de quelques arguments de poids».

«Elle-même médecin, écrit africapresse.paris, la ministre de la Santé rappelle tout d’abord que ce domaine en pleine expansion se répartit en trois secteurs : un secteur public, qui doit rester la référence et couvre la totalité du territoire national ; un secteur parapublic avec 34 hôpitaux régionaux dans chaque gouvernorat ; un secteur privé très développé et très en pointe, mais implanté à 87% sur les zones côtières pour des questions évidentes d’attractivité et de rentabilité».

Point d’honneur à la qualité professionnelle

«Depuis qu’elle est au gouvernement, rappelle notre source, Sonia Ben Cheikh s’oppose à des investissements très coûteux dans les matériels de haute technologique “tant que les ressources humaines ne vont pas de pair“ car elle se refuse à la “mise en place d’infrastructures fantômes“ qui ne seraient pas desservis par des personnels de santé qualifiés et bien formés».

Son principal souci, répète-t-elle, est de ne pas laisser filer à l’étranger « les compétences médicales » de la Tunisie, qui sont reconnues depuis longtemps pour l’excellence de leur formation, pour que son pays ne devienne pas demain – comme une grande partie de l’Afrique – un «désert médical». Car la volonté de cette ministre, qui ne s’en laisse pas conter, c’est «que l’Afrique soigne l’Afrique et continue de soigner l’Afrique».

D’après africapresse.paris