Les sondages de sortie des urnes annoncés dimanche soir (6 octobre), en attendant la publication des chiffres officiels par l’ISIE, n’accordent la majorité parlementaire à aucun parti.

En effet, arrivé en première position, Ennahdha aura a priori une quarantaine de sièges; il est suivi de Qalb Tounès (crédités de 33 sièges). Loin derrière, les autres partis et les coalitions avec moins de 20 sièges chacun.

De ce point de vue, la formation d’un gouvernement et son vote par le Parlement sera une tâche ardue…

En se basant sur les résultats préliminaires du scrutin législatif qui a eu lieu dimanche avec la participation de plus de 1 500 listes, les dirigeants de partis politiques ont commencé à s’exprimer sur leur positionnement dans le nouvel échiquier politique.

Ainsi, le Courant démocrate, crédité de 14 sièges, selon les bureaux de sondage, a déclaré qu’il ne fera alliance ni avec Ennahdha ni avec Qalb Tounès, et qu’il restera donc dans l’opposition.

Tout sauf Ennahdha, pour Moussi

Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a rejeté tout rapprochement avec Ennahdha, contrairement à Seifeddine Makhlouf (Al Karama) qui n’a pas écarté cette éventualité, mais rejette toute alliance avec Qalb Tounès.

Pour l’universitaire et politologue Abdellatif Hannachi, la mission pour le parti vainqueur qui sera appelé à former le nouveau gouvernement sera “très rude” et les probabilités d’une nouvelle crise politique sont fortes. Cette crise dépassera les partis politiques pour revêtir une dimension nationale face à une conjoncture économique, sociale et politique difficile, a-t-il alerté.

Un débat national pour sortir de la crise éventuelle ?

L’expert avance deux solutions pour sortir de l’impasse: les différentes parties doivent faire preuve de bon sens et de discernement en acceptant de présenter des concessions à même de conduire à des consensus tout en évitant au pays l’organisation de nouvelles élections législatives qui ne servira ni les partis gagnants ni les perdants avec un grand risque de désaffection encore plus marquée de l’électorat.

Hannachi propose, comme deuxième solution, l’ouverture d’un large débat national à l’instar de celui lancé en 2013 pour rapprocher les vues autour d’un gouvernement de technocrates. La situation régionale et internationale ne supportera pas encore de division et de conflits en Tunisie, a-t-il mis en garde.

La Tunisie est toujours en phase de transition démocratique et un gouvernement de technocrates semble être la meilleure solution à une éventuelle crise.

La Constitution de janvier 2014 a changé le système politique de présidentiel à parlementaire modifié qui accorde au Parlement la compétence de voter la confiance au gouvernement. Le gouvernement est issu du parti ou de la coalition majoritaire avec 109 voix au moins.

Et il faudra tout tenter pour éviter les scénarios “ultimes” de l’article 89 de la Constitution (lire ici)