Natif d’El Hamma à Gabès, Rached Ghannouchi, 78 ans, président du mouvement Ennahdha, vient d’être porté à la tête du Parlement tunisien comme président.

Il succède à ce poste Mohamed Ennaceur (2014-2019). Suivez notre regard. Le point commun entre les deux : plus ou moins leur âge et leur santé chancelante.

Mais la comparaison s’arrête là, car si Ennaceur est moderniste et bourguibiste jusqu’aux ongles, Ghannouchi est tout le contraire : un islamiste et forcément anti-Bourguiba et ses idées.

Toutefois, cette élection pose un certain nombre de questions pour la Tunisie.

Rached Ghannouchi est-il, physiquement, à même de diriger toutes les séances de l’Assemblée des représentants du peuple ? Autrement dit, peut-il réellement président le Parlement tunisien ? Sinon au contraire, va-t-il se reposer sur ses deux vice-présidents ?

En clair, quel est le degré de patriotisme et d’amour de Rached Ghannouchi pour la Tunisie et pour les Tunisiens ?

Il y a moins d’un an, alors qu’il était en déplacement à Londres, Ghannouchi avait déclaré devant un parterre de journalistes qu’il est temps de laisser les jeunes tunisiens conduire les affaires du pays. En se présentant comme tête de liste de son parti pour la circonscription de Tunis 1, on a compris qu’il s’agissait des paroles en l’air.

Et au-delà de la présidence de l’ARP, il faudrait s’interroger maintenant et sérieusement sur la poursuite ou non du processus démocratique dans son ensemble, sur nos futurs partenaires politico-économiques…

TB