Les Tunisiens ont inauguré l’ère de la démocratisation dans le monde arabe, à travers ce qu’on a qualifié “Printemps arabes“.

A l’occasion des prochaines élections (la présidentielle et les législatives) tunisiennes, nous avons l’occasion d’achever le processus entamé en 2011. Il s’agit de trouver la parade pour empêcher que les candidats (partis et individus confondus) n’honorent pas leurs promesses, leurs engagements.

Mais qui doit le faire ? A notre avis, seule la société civile est apte à imposer cela. Alors, nous suggérons que celle-ci élabore un MANIFESTE qui contiendrait une obligation de réalisation des promesses électorales, ou à défaut une sanction suprême : la destitution, à faire signer et par les partis politiques (pour les législatives) et par les candidats à la présidence de la République… Et en cas de refus par un candidat ou un parti politique de signer ce manifeste, il faudra appeler à son boycott pur et simple.

Rappelez-vous, en 2006 en France, Nicolas Hulot lance son fameux “Pacte écologique“ dans l’objectif «… d’imposer l’écologie dans la campagne présidentielle française de 2007». Cinq des sept candidats signent ce Pacte (Dominique Voynet, François Bayrou, Marie-George Buffet, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal), mais les deux autres le rejettent (Arlette Laguiller et Olivier Besancenot).

Malheureusement pour lui, il s’était contenté d’un simple engagement “moral“ oubliant que la politique n’a pas de morale.

Pour nous, il s’agit d’éviter cela en accompagnant l’engagement à l’obligation de respect de cet engagement. Car si nous ne le faisons pas, une fois élus, les candidats ignoreront leurs promesses, invoquant des circonstances atténuantes, du genre : « je n’ai pas la majorité à l’Assemblée », « j’ai voulu éviter une éventuelle guerre civile », « on m’a trahi », « la Constitution ne me le permet pas », etc. Donc, on trouvera toujours quelque chose pour justifier le non-respect de ses engagements.

Notre propos est une simple suggestion pour sortir de cette spirale des promesses électorales oubliées dès le lendemain des élections. Maintenant à la société civile de formaliser ledit manifeste et l’obligation. Et nous pensons que ce serait un grand service qu’elle aura ainsi rendu au peuple tunisien. Et en ce moment, on pourra nous “vanter“ d’avoir réussi, cette fois-ci, une première dans le monde.

Tallal BAHOURY