Le modèle de gestion actuel des ressources en eau a atteint ses limites. Les mesurettes prises à chaque fois pour réparer les pannes et remédier aux coupures ne suffisent plus pour préserver le service public et garantir un droit constitutionnel, à savoir l’accès à l’eau. C’est en tout cas ce qu’estime l’experte en gestion des ressources en eau, Raoudha Gafrej, citée par l’agence TAP.

Selon elle, la gestion de l’eau comme ressource vitale devra relever de la sécurité de l’Etat et ne doit plus être confiée au ministère de l’Agriculture, et qu’il est nécessaire de “déclarer l’état d’urgence et mettre en place un plan de gestion de crise”.

“Les solutions existent, mais plus elles sont retardées et plus on a recours aux solutions de facilité et de rapidité, plus la situation s’aggrave “, s’alarme-t-elle.

Réparer et réhabiliter en urgence une partie du réseau de la SONEDE aurait au moins épargné une partie de la population, pense-t-elle, mais “stratégiquement parlant, il va falloir mettre en place une véritable politique de gestion de l’eau basée sur la valorisation des ressources, la rationalisation des usages agricoles de l’eau, la révision rapide de la tarification de l’eau potable et de l’eau d’irrigation, la réhabilitation du réseau de la SONEDE et des réseaux d’eau gérés par les GDA (groupements de développement agricole)”…

Elle affirme que la SONEDE n’est pas subventionnée et face au refus du gouvernement d’augmenter le tarif de l’eau, cette denrée est vendue à un tarif plus faible que son coût de revient.

Etes-vous sûre Mme Gafrej que “la SONEDE n’est pas subventionnée”?

Les revenus de la SONEDE ne lui permettent donc pas d’entretenir ni de renouveler les réseaux et “sécuriser l’alimentation en eau potable par la SONEDE est une utopie si la gouvernance ne change pas”, a-t-elle dit.