Badreddine Abdelkefi, membre de la commission parlementaire électorale (Ennahdha) estime que les équilibres politiques au parlement et les “intérêts partisans étriqués” sont parmi les facteurs qui bloquent le parachèvement de l’installation des instances constitutionnelles.

Il cite, dans ce sens, les divergences qui ont ponctué les dernières séances plénières consacrées à l’élection des membres de la Cour constitutionnelle.

Dans une déclaration vendredi aux médias lors de sa participation à une rencontre à Tunis, le parlementaire a pointé des facteurs politiques mais aussi juridiques qui expliquent ce blocage. Selon lui, les lacunes contenues dans la loi organique portant création des instances constitutionnelles sont à l’origine de la désaffection électorale. A cela s’ajoute, l’action parlementaire dont le bilan reste en dessous des attentes, a-t-il regretté.

Badreddine Adelkefi explique que la loi pose des critères sévères, ce qui a obligé la commission électorale à rouvrir, plus d’une fois, les candidatures.

Il critique également le nombre des documents à fournir par les candidats, faisant, par ailleurs, observer que le problème réside aussi dans la nature du travail de la commission en charge du dossier et qui se réunit une seule fois par semaine conformément au règlement intérieur de l’Assemblée. Ce qui explique, en partie, a-t-il relevé, la lenteur dans la mise en place du reste des instances constitutionnelles.

Pour le président du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, Tawfik Bouderbala, le Parlement n’a pas fait son travail et le blocage n’a aucun lien avec la loi. Il critique les députés qui, selon ses dires, ont choisi de servir leurs partis respectifs au sein du parlement plutôt que d’accomplir leur mission en tant que représentants du peuple.

Lors du débat, les participants ont soulevé les problématiques liées au cadre juridique commun régissant les instances constitutionnelles ainsi que les lois organiques propres à chaque instance. Selon eux, ces lois posent un problème d’application et d’interprétation des procédures de sélection, de choix et de classement des candidatures, outre les complications d’ordre technique et pratique qui freinent la mise en place des instances.