Le premier atelier sur la prévention de la toxicomanie s’est tenu jeudi à Tunis en partenariat entre le ministère de la santé, le ministère de la justice, le bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime et plusieurs associations actives dans le domaine en vue d’élaborer une stratégie nationale de prévention de la toxicomanie.

Selon le directeur de la santé au ministère de la santé Mohamed Hédi oueslati, l’objectif de cet atelier, qui se poursuit pendant trois jours, est d’élaborer de manière conjointe en associant tous les intervenants, une stratégie nationale de prévention de la toxicomanie.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le responsable a souligné que cette stratégie sera basée sur l’organisation de campagnes de sensibilisation destinées aux milieux scolaire, familial, social et pénitencier outre le traitement de la toxicomanie et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles comme le Sida, l’hépatite et autres.

Il s’agit en outre d’assister les victimes dans leurs cures de désintoxication au sein des centres spécialisés à l’instar du centre de Jebel El Ouest et celui de Thyna à Sfax qui sera ouvert incessamment.

De son côté, Nabil Ben Salah, président de la société tunisienne d’addictologie a souligné que cette stratégie sera basée sur la sensibilisation de la femme enceinte afin qu’elle évite le tabac, l’alcool et la drogue pour que son enfant ne soit pas prédisposé à de tels usages dans l’avenir.

Selon lui, il convient aussi de sensibiliser la famille à la nécessité de contrôler leurs enfants pour qu’ils ne soient pas victimes de telles dérives et ce, en associant le cadre éducatif à ces efforts.

L’intervenant a aussi souligné que la stratégie met l’accent sur le droit des victimes au traitement tel que le stipule le nouveau projet de loi de 2015 qui est à ce jour entre les mains du parlement.

D’après lui l’Etat devrait prendre en charge le traitement de ces victimes à travers les caisses sociales ou à travers la création d’un fonds spécifique pour garantir leur traitement.

Pour sa part, Hédi Mocheb, représentant du ministère de la justice, a souligné que plus du quart des prisonniers (environ 32 mille) sont accusés de consommation de drogue estimant que la loi de 1992 n’a pas eu un impact positif sur la réduction du phénomène d’où l’importance d’élaborer une nouvelle stratégie nationale de prévention de la toxicomanie.