Mise en place d’une législation sur la migration dans notre pays et élaboration d’une stratégie en la matière. Ce sont là les principaux objectifs que l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le Réseau syndical migrations méditerranéennes subsahariennes (RSMMS) voudraient concrétiser, selon Naima Hammami, secrétaire générale adjointe chargée des relations arabes, internationales et l’émigration à l’UGTT.

Cette législation permettrait de garantir la protection sociale des migrants et la préservation de leurs droits économiques, a-t-elle précisé lors de la 5ème assemblée générale du Réseau syndical migrations méditerranéennes subsahariennes (RSMMS), organisée à Tunis du 2 au 4 juillet 2019 sur le thème ” l’action syndicale interrégionale au service du travail décent des migrants “.

Yves Montalescot, représentant de la Confédération française démocratique du travail ( CFDT), a souligné l’émergence tardive d’une initiative syndicale commune sur la question des migrations autour du bassin méditerranéen.

“Chaque pays a adopté une réglementation différente à l’égard des travailleurs migrants irréguliers qui dépend de plusieurs facteurs, notamment des orientations politiques, de la situation économique et sociale et des choix syndicaux”, a-t-il estimé .

Les organisations syndicales doivent proposer des solutions susceptibles d’améliorer les conditions sociales, économiques et politiques des travailleurs migrants en situation irrégulières, a-t-il affirmé.

“Face à l’importance et la constance du phénomène migratoire, il s’avère nécessaire de mettre en place un corpus de conventions et de recommandations émises par les Nations unies sur les droits des migrants, d’organiser les mouvements migratoires et de mettre à niveau l’ensemble des actions syndicales pour venir en aide à cette catégorie de migrants, a-t-il relevé.

Il a souligné qu’une meilleure prise en charge des travailleurs migrants nécessite aussi une coordination entre les différents syndicats et la mise en place d’un pacte international des migrants pour sécuriser et organiser les mouvements migratoires.

De son côté, Paola Pace, représente en Tunisie de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plaide pour la mise en place des mécanismes susceptibles de protéger les travailleurs migrants et de les intégrer dans la vie économique du pays d’accueil,d’éliminer toutes formes de discrimination et de favoriser la reconnaissance de leurs diplômes.

Elle a mis l’accent sur la nécessité d’implanter dans chaque pays une politique, une législation et une structure administrative pour une gouvernance migratoire et une régulation des flux migratoires, outre la ratification des conventions portant sur la protection des droits des travailleurs migrants.