“Notre pays a besoin d’un nouveau gouvernement fort et audacieux qui pourrait définir et mettre en exécution des solutions appropriées aux problèmes -corruption et contrebande entre autres- qui détruisent notre économie”.

C’est Taïeb Bayahi, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), qui s’exprimait ainsi, lundi 17 juin 2019, au terme des cercles économiques organisés, depuis le mois de Ramadan, par l’IACE, avec la participation de représentants de partis politiques et du secteur privé.

Ces rencontres ont été organisées dans le cadre de l’initiative “Economy first”, lancée par l’IACE. Il s’agit d’un “think tank” qui s’attèle à cadrer la réflexion économique avant le démarrage de la campagne électorale.

S’adressant aux journalistes à cette occasion, Bayahi a déclaré que les partis politiques qui se préparent aux prochaines élections doivent être conscients des problèmes réels du pays pour concevoir des programmes économiques clairs et efficaces.

Quid des solutions…?

“Nous voulons savoir comment et avec quelles ressources ils proposeront de remédier au problème du déficit budgétaire et à l’endettement, qui ne cesse de s’aggraver, ou encore à celui de l’investissement qui demeure bloqué, surtout l’investissement privé, et aux grands dossiers relatifs au manque de ressources financières, au déficit des caisses sociales et au secteur énergétique”, a-t-il dit.

D’après Bayahi, ce qu’on reproche aux gouvernements qui se sont succédé depuis 2011, “c’est le fait qu’ils n’ont jamais essayé de connaître l’origine des problèmes afin de les résoudre d’une manière définitive”.

Services de la dette

De son côté, le président du Centre tunisien de veille et d’intelligence économique, Nefaa Ennaifer, a évoqué la question de remboursement des services de la dette.

Il a fait valoir à ce sujet que les services de la dette ont atteint environ 25% du budget de l’Etat en 2019, alors que l’enveloppe réservée à l’investissement ne représente que 15% du budget.

“Le volume de la dette enregistre une hausse de près de 8 milliards de dinars, d’une année à une autre. Nous avons besoin aujourd’hui d’un gouvernement audacieux, en mesure d’affronter les vrais problèmes du pays et concevoir des solutions radicales même si elles sont douloureuses”, a-t-il dit.

Ennaifer a évoqué le dossier du déficit des caisses sociales, affirmant que le déficit de la CNRPS s’élèvera, en 2019, à 1,2 milliard de dinars et pourrait atteindre, à l’horizon 2030, 7 milliards de dinars, en l’absence de mesures appropriées.

De même, le déficit de la CNSS serait, en 2019, de l’ordre de 1,1 milliard de dinars et avoisinera les 5 milliards de dinars en 2030.

Tables rondes hebdomadaires

Par ailleurs, l’IACE annonce le lancement, à partir du 19 courant, une nouvelle série de tables rondes hebdomadaires, jusqu’au 24 juillet, pour débattre de nouveaux thèmes d’actualité, dont la valeur du change du dinar, les politiques d’emploi, l’inflation…

Une plateforme numérique de l’économie sera lancée en parallèle sur Internet pour présenter les programmes économiques de tous les partis. Ceci permettra aux experts de suivre et évaluer ces programmes et aux électeurs d’avoir une idée sur les réformes prévues par les candidats au pouvoir.