L’année 2019 sera une année morose pour les banques de la place à cause de la rareté de liquidités. C’est en tout cas ce qu’estime le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi.

En effet, lors d’une séance d’audition organisée par la Commission de la législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lundi 13 mai 2019, consacrée au suivi de l’examen du projet de loi relatif aux garanties mobilières, Abassi a précisé que durant les prochaines années, les banques de la place s’orienteront vers la cohabitation pour créer des institutions bancaires capables de contrecarrer la concurrence.

Par ailleurs, il a fait savoir que la BCT va infliger des amendes à un nombre de banques de la place qui n’ont pas respecté le système bancaire qui les oblige à fournir les données demandées par la BCT, outre des dépassements liés à l’octroie des crédits.

Dans le même ordre d’idées, le gouverneur de la BCT souligne que le projet de loi relatif aux garanties mobilières permettra de réduire les risques auxquels s’exposent les banques lors de l’octroie des crédits, ce qui est de nature à réduire le recours des entreprises -particulièrement de petite et de moyenne taille- au financement parallèle.

Ladite loi stipule la création d’un registre électronique pour les garanties mobilières où tous les biens mobiliers seront enregistrés par les entreprises sous forme de garanties.

Abassi estime que le projet de loi comprend des concepts ambigus, proposant d’inscrire ce registre dans le Registre national des entreprises, opérationnel depuis le début de cette année.

A une question posée par la députée Samia Abbou, concernant le recours de l’Etat à l’endettement auprès des banques au lieu de s’orienter directement vers la Banque centrale de Tunisie (BCT), Abassi a répondu que ” le fait de recourir à la BCT nuira à l’indépendance de cette dernière “.

A noter que la même députée avait affirmé que “les banques sont en train de réaliser de grands bénéfices grâce à l’endettement de l’Etat, étant donné que les taux d’intérêt appliqués sont élevés”. Pourtant, “les institutions bancaires refusent d’accorder des crédits aux PME”, regrette-t-elle.

Pour elle, la nouvelle loi ne permet pas de résoudre le problème de l’investissement en Tunisie.

Faciliter l’accès aux financements…

La Commission de la législation générale a auditionné, dans le cadre de la poursuite de l’examen du projet de loi des garanties mobilières, le ministre de Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari. Ce dernier a souligné ” l’importance de cette loi dans l’amélioration du climat d’investissement, surtout qu’elle s’attèle à unifier les textes législatifs relatifs aux garanties mobilières et à faciliter l’accès aux financements pour réaliser les projets.

Ladhari a également fait savoir que ladite loi permettra aux petites entreprises de garantir les biens mobiliers, sans les obliger à présenter une hypothèque, et à donner une valeur économique à ces biens pouvant être garantis.