Le directeur général des droits de l’Homme au ministère de l’Intérieur (MI), Mohamed Ali Khaldi, a déclaré vendredi, qu’une correspondance sera bientôt adressée au ministère des Finances pour demander d’exempter les migrants, en situation irrégulière, de payer les amendes relatives à leur violation des conditions de résidence en Tunisie, en contre partie d’un engagement de retour délibéré à leurs pays d’origine.

Dans une déclaration à la TAP, en marge d’une conférence sur la migration, tenue à Tunis, sur le thème “Vers des lois, des politiques et des pratiques conformes avec les engagements de la Tunisie en matière des droits de l’Homme: bienvenue aux migrants”, le responsable a précisé que la question de l’exemption des migrants de payer les amendes liées à leur résidence d’une façon irrégulière en Tunisie, a été évoquée lors des réunions avec les différents ministères concernés

“il est possible que le ministère des Finances émette une décision pour annuler les amendes des migrants africains qui se retrouvent dans une situation difficile et ne peuvent pas rentrer chez eux”, a-t-il encore dit.

De son côté, la vice-président de la Ligue tunisienne des Droits de l’Homme, Sihem Mabrouk a déclaré à la TAP que de nombreuses plaintes avaient été déposées par des migrants africains vivant dans des centres d’hébergement, signalant leur incapacité à rentrer chez eux à cause des amendes dont la valeur s’élève à 20 dinars par semaine de résidence irrégulière”.

Pour sa part Sabra Trabelsi, directrice adjointe à la direction générale de planification et du suivi du dossier de la migration au ministère des Affaires sociales, a indiqué que son département se penche actuellement sur la création d’un portail électronique interactif destiné aux affaires des migrants Tunisiens à l’étranger et des migrants résidants en Tunisie. Ce portail permettra de soumettre des pétitions en ligne afin d’entrevoir des solutions à leurs problèmes de couverture sociale et ceux liés à leurs dossiers de résidence, en plus de la possibilité de consulter les nouveautés législatives en matière de migration, a-t-elle précisé.

A ce sujet, des organisations humanitaires ont appelé à observer une marche de protestation, le samedi 13 ami 2019, pour exiger l’annulation des amendes en question, la fermeture des centres d’hébergement et la cessation des violations à l’encontre des migrants, en l’absence d’un cadre juridique qui régit les affaires des migrants en Tunisie, et en l’absence d’une politique de migration qui soit conforme aux conventions internationales.