La Tunisie et la Grande-Bretagne abordent le deuxième volet de leur mémorandum d’entente et de coopération dans les domaines de la banque et de la finance.

Mercredi 17 avril 2019, à la résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, a été signé un protocole d’entente portant sur un cycle de formation destiné aux cadres du ministère tunisien des Finances, affectés au suivi des banques publiques.

Ce protocole comporte une formation qualifiante et diplômante, en partenariat avec The London Institute of Banking and Finance, du côté anglais. La partie tunisienne est constituée d’un pool composé par l’Académie de Banque et Finance de Tunisie (ABFT), relevant de l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF), d’une part, et de l’Institut du financement du développement du Maghreb (IFID).

Une première promotion est déjà sur pied

Le présent protocole fait suite au mémorandum d’entente signé en 2017 entre la Grande-Bretagne et la Tunisie, lequel mémorandum est destiné à promouvoir un partenariat entre les places de Tunis et de Londres sur les deux volets, bancaire et financier. Il s’agit d’un transfert d’expertise en matière d’organisation et de bonnes pratiques.

Une première promotion est déjà constituée. Vingt cadres du ministère tunisien des Finances débuteront prochainement leur formation de six mois. Dix proviennent de la Direction générale du financement. Les dix autres sont issus de la Direction générale des participations.

Les modules enseignés seront dispensés à l’IFID et à l’ABFT. Cette formation sera totalement assurée à Tunis et ne prévoit donc pas de stage pratique ni d’un complément de formation à Londres.

Avec ce nouveau partenariat, l’ABFT rajoute une nouvelle corde à son arc. En plus des cadres bancaires en exercice qu’elle forme aux techniques de banque, elle a fait bénéficier de ses prestations les directeurs de bureaux de change privés.

Elle projette de former les cadres de la microfinance. Et à l’occasion de ce protocole, la voilà qui prend en mains les cadres du département des Finances.

Quant à l’IFID, il enrichit son programme en rajoutant une nouvelle filière de savoir et de connaissances qui est en pointe à l’échelle mondiale en matière de techniques bancaires.

Une nouvelle vision de la Banque publique

A l’évidence, cette nouvelle formation amènera le ministère des Finances à réfléchir, avec un niveau d’expertise poussé, au rôle des banques publiques. Ce thème a été abordé lors de leur recapitalisation.

Avec une expertise affinée, désormais on pourra aborder les questions diverses touchant aux banques publiques. On pourra savoir avec une approche technique affinée s’il est nécessaire pour l’Etat d’avoir des banques publiques. Dans quelle mesure sont-elles utiles au pays. Faut-il les maintenir en l’état ou les fusionner.

Nous pensons qu’avec l’encadrement et le suivi d’exploitation et d’administration dont les banques publiques seront entourées, celles-ci pourront explorer d’autres horizons de rentabilité. Et puis, pourquoi s’en cacher, en cas où leur cession ou leur privatisation s’imposent à l’Etat, on saura au moins les mettre en condition à cette fin.

Diffuser la culture technique du métier et ses critères de performance apportera un éclairage nouveau sur l’avenir des banques publiques. Nous en prenons le pari.

Légende de la photo : (de gauche à droite) Ahmed Karm, président de l’APBEFT, Alastair Tyler, directeur des relations internationales à London Institute of Banking and finance, à doite Adnen Gallas, directeur de l’IFID ; (en arrière-plan à gauche) Sonia Zoghlami, DG du financement au ministère des Finances, et Louise de Souza, ambassadeur de Grande-Bretagne.