Interdit aux moins de 12 ans, “Dachra”, nouveau long-métrage du réalisateur Abdelhamid Bouchnak, a été projeté mardi 15 janvier à la Cité de la culture en avant-première à la presse avant sa sortie nationale prévue à partir du mercredi 23 janvier 2019.

“Dachra” est le premier film d’horreur tunisien, déjà sélectionné au festival la Mostra de Venise, au festival Polonais SPLAT FILM FEST International Fantastic Film Festival où il a obtenu le prix du film le plus effrayant et Midnight screenings du Cairo International Film Festival en novembre 2018 et dernièrement au Gëteborg Film Festival dans la section New Voices.

Distribuée par Hakka Distributions, cette fiction, empruntant un genre pas encore exploré par les sociétés de production cinématographiques tunisiennes, relate l’histoire de Yasmine, Bilel et Walid, trois étudiants en journalisme qui se perdent dans un coin de la forêt en cherchant à élucider le mystère sur le crime commis contre une jeune femme kidnappée et mutilée depuis 25 ans.

Sorcellerie, kidnapping d’enfants et meurtres se font sous ces murs délabrés du village “Dachra”, une appellation empruntée à l’arabe qui signifie un village lointain. Perdus au milieu de nulle part après que les roues de leur voiture ont été volées, ils se trouvent obligés de prolonger leur séjour dans l’angoisse et la terreur.

Le réalisateur a défendu un film réalisé “à partir d’ingrédients tunisiens pour évoquer ce coin sombre d’une société superstitieuse, qui est propre à nous au Maghreb” en lien avec la sorcellerie et aux histoires insolites et effrayantes qui font sentir la chair de poule.

Il reconnaît un genre de suspens dans lequel les Américains ont excellé et dont les techniques et les standards sont à adopter pour épater le spectateur dans un film qui ne peut être que tunisien”.

Le scénario largement débarrassé des histoires classiques dans les fictions tunisiennes a donné au film une dimension assez originale, construite selon un cheminement assez souple des événements mettant le spectateur en état de peur et d’angoisse sans pour autant créer le suspens sur le sort de chaque personnage ni même la tournure que les événements pourraient prendre.

La force du film “Dachra” s’avère être dans ce juste équilibre entre scénario, jeu d’acteurs et éléments visuels. Le lieu de tournage a visiblement favorisé la transmission d’images et de scènes assez originales. Le jeune réalisateur a évoqué des conditions difficiles de tournage l’hiver dernier dans la forêt d’Ain Draham au nord-ouest de la Tunisie. C’était “le 12 décembre 2018 dans un cadre naturel et des décors effrayants sous la pluie”.

Dachra est une œuvre cinématographique qui n’a pas laissé et ne laissera peut-être pas le public indifférent ni même la critique. Après une première projection à Kairouan, le film débarque à Tunis. La sortie nationale du film est prévue pour le 23 janvier au grand bonheur des amateurs des films d’intrigue, de suspens et d’horreur où ils pourront voir les atrocités des sectes sanguinaires, dont les membres n’ont rien d’humain, de la sorcellerie, du cannibalisme, et de la monstruosité qui sont le quotidien des habitants de cette localité vivant en marge de l’histoire.

Les principaux acteurs : Yasmine Dimassi – Aziz Jebali – Bilel Slatnia – Mejri Hedi – Héla Ayed – Bahri Rahali.