Une délégation internationale de la fondation Leaders pour la Paix conduite par son président, Jean-Pierre Raffarin, accompagné de la Tunisienne Donia Kaouech (secrétaire générale), a rencontré, lors d’un récent déplacement à New York, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres -qui semble déterminé à faire bouger les lignes onusiennes classiques en matière de diplomatie internationale-, Antony Blinken (secrétaire d’État sous Barack Obama) et Fareed Zakaria (journaliste réputé sur la place).

«Il faut aujourd’hui innover dans la compréhension des choses mais surtout dans la gestion des crises émergentes pour intégrer des réponses nouvelles. Ainsi, par exemple, on mesure l’insuffisance du recours aux sanctions dans l’échelle des rapports de force internationaux. Le dialogue dans le désaccord doit être régénéré. L’objectif n’est pas la radicalisation de l’adversaire. L’extension des procédures bilatérales affaiblissent les acquis du multilatéralisme». C’est en ces termes que s’était exprimé Jean-Pierre Raffarin en 2016 en parlant de sa fondation.

Ce n’est pas loin de l’appréciation faite de la situation internationale par Guterres lequel estime que l’état des relations internationales est inquiétant. Elles seraient même «chaotiques».

Le SG de l’ONU a profité de la présence de Raffarin et des membres maghrébins de la Fondation pour discuter longuement de la situation qui prévaut sur la frontière tuniso-libyenne. Pour le secrétaire général de l’ONU, face à une diplomatie dominée par les unilatéralismes -russe, américain et chinois- et à la dégradation de la confiance des citoyens du monde dans les pouvoirs politiques, il y a quatre priorités :

– relancer un multilatéralisme créatif, inclusif et en réseaux car les solutions diplomatiques négociées au niveau des chancelleries sont trop insuffisantes ;

– ne pas opposer le développement durable et le développement économique et repenser un modèle de développement plus équitable pour lutter contre les inégalités croissantes à l’origine des populismes ;

– mettre la prévention au cœur de l’action diplomatique, une prévention qui n’est pas uniquement militaire mais écologique et éducationnelle ;

– développer une gouvernance fondée sur l’humilité, l’empathie et le dialogue, car c’est le seul modus operandi ayant donné des résultats durables et rétabli la confiance dans l’action politique.

Leaders pour la Paix est une ONGH réunissant 29 personnalités internationales de haut niveau pour alerter l’opinion publique et les décideurs politiques sur les crises émergentes pouvant devenir des crises matures dangereuses.

Une des crises sur lesquelles la fondation travaille justement est la frontière tuniso-libyenne. Cela a fait l’objet d’un déplacement et d’une réunion avec le président tunisien, BCE, au mois de septembre 2018, et plusieurs autres rencontres de haut niveau dont celle avec Guterres, un homme pragmatique et honnête dans le constat qu’il faut des relations internationales.

A.B.A