Environ 75% des jeunes et des femmes ne veulent pas participer aux élections législatives et à la présidentielle de 2019, selon la vice-présidente de la Ligue des électrices tunisiennes, Turkia Ben Khadher, alors qu’elle était auditionnée par la Commission parlementaire des affaires de la femme, le la famille, de l’enfance et des personnes âgées.

C’est le résultat d’une étude menée par la Ligue avec l’organisation “Atid” sur la base d’un échantillon aléatoire de tous les gouvernorats, a-t-elle dit. Cette réticence est principalement due à l’absence d’amélioration de leur situation sociale et à la déception devant l’échec des partis politiques à mettre en œuvre leurs programmes électoraux.

Environ 67% des femmes des zones rurales n’étaient pas au courant des élections municipales de 2018 et, de ce fait, quelque 300.000 femmes ne posséderaient pas de carte d’identité nationale.

C’est dans ce cadre que la Ligue a pris l’initiative civile de lancer un projet de délivrance de cartes d’identité pour 700 femmes.

La vice-présidente de la Ligue des électrices tunisiennes a qualifié le pourcentage de participation des femmes aux élections municipales 2018, qui n’a pas dépassé 20%, de “violence politique”, relevant que la proportion des conseillères dans les municipalités était également faible et ne dépassant pas 47%.

Justement concernant les municipales de 2018, et contrairement à ce qu’ont souligné nombre d’observateurs -tunisiens et étrangers-, Aïcha Belhassen, experte à la Ligue des électrices tunisiennes, affirme que beaucoup d’irrégularités avaient été constatées lors de ces élections municipales qui n’auraient pas dû se produire si des lois dissuasives existaient.

En effet, l’étude réalisée par la Ligue aurait décelé une confusion dans le calendrier électoral, ce qui a eu un impact négatif sur l’enregistrement des femmes, ainsi que sur la faible présence de la composante féminine dans les organes subsidiaires des élections.

Les interventions des députés se sont concentrées sur la possibilité d’inclure la parité horizontale et verticale dans les prochaines élections législatives et la présidentielle.

La députée Hayet Amri estime que la baisse du nombre de femmes électrices lors des municipales de 2018 (7%) par rapport au scrutin des législatives et de la présidentielle de 2014 (11%) n’est pas imputable à l’éloignement des bureaux de vote des quartiers résidentiels, mais au manque de sensibilisation des femmes à participer aux élections.

La députée Lamia Dridi appelle, pour sa part, à la création d’un comité mixte chargé de créer une feuille de route qui sera adressée à l’ONU sur la violence politique à l’égard des femmes.