“Les partis et les listes indépendantes et de coalition n’ont pas respecté le principe de parité horizontale lors des élections de 2019 (Rapport)

Un rapport élaboré par la Ligue des électrices tunisiennes (LET) sur la place de la femme dans l’élection présidentielle et les élections législatives de 2019 a conclu que les partis politiques et les listes indépendantes et de coalition n’ont pas respecté le principe de parité horizontale ainsi que le minimum des pratiques en vigueur sur le plan international. C’est ce qu’a indiqué Anouar Mansri, membre fondatrice de la ligue.

Le rapport souligne que “malgré l’accroissement du nombre des femmes têtes de liste de 7% de 2011 à plus de 14% en 2019, ce pourcentage ne reflète pas la situation des femmes en Tunisie et les efforts qu’elles déploient au niveau des partis, des syndicats et des associations de la société civile”.

En ce qui concerne la violence politique fondée sur le genre constatée pendant la campagne électorale présidentielle, le rapport a reconnu que les candidats ont été ciblés à des degrés divers, affirmant la propagation des campagnes de diffamation à l’encontre des candidates, essentiellement sur les réseaux sociaux.

Mansri a expliqué que la Ligue des électrices tunisiennes a relevé des pratiques en lien avec l’exploitation des enfants dans les campagnes électorales, en particulier dans les circonscriptions de l’Ariana, Mahdia, Médenine, Le Kef, Jendouba et Béja, notant que cette pratique s’est manifestée à travers l’instrumentalisation des enfants dans des campagnes politiques pour exiger la libération du candidat à la présidentielle, Nabil Karoui.

Le rapport recommande, selon la même source, d’incriminer toutes les formes de discrimination qui affectent les femmes dans les médias en général et, en particulier, celles qui sévissent dans les médias audiovisuels, d’autant plus que le paysage médiatique a tendance à consacrer l’invisibilité des femmes actives dans les partis politiques et dans les listes indépendantes, lesquelles n’ont pas bénéficié de la même durée de couverture que les politiciens hommes au niveau des chaînes télévisées ou dans les stations de radio.

La Ligue a à cet égard, appelé l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et la Haute autorité indépendante de la communication (HAICA) à la formulation d’un projet de loi qui leur permettrait d’exercer leur autorité sur les réseaux sociaux, de rédiger un guide sur le contrôle des campagnes électorales dans une perspective qui se base sur le genre social et de s’initier à l’observation de la violence politique fondée sur le genre.