Vendre des entreprises confisquées n’est pas un exercice de tout repos. Adel Grar l’a appris à ses dépens en deux ans aux commandes d’Al Karama Holding. Sur les 19 cessions escomptées en 2018, seules 3 ont été finalisées.

L’année 2018 s’achève sur une note positive pour Al Karama Holding qui a finalisé, le 4 décembre 2018, la cession de 99,99% du capital de la société ALPHA HYUNDAI MOTOR -pour 106 millions de dinars- à un consortium composé des groupes One Tech, Tunisia Travel Service, et Mohamed Sadok Driss.

Avec cette opération, Al Karama Holding porte à trois le nombre de cession d’entreprises confisquées réalisées cette année. Les deux précédentes, celles de Banque Zitouna et Zitouna Takaful –dont les participations majoritaires (respectivement 69,15% et 70%), ont été reprises pour 370 millions de dinars à la société Majda Tunisia, contrôlées par des capitaux qataris, et de la Société tunisienne de production et d’exploitation agricole (STPEA Zitouna II), tombée dans l’escarcelle de la société Yanabii El Kheyr.

Trois c’est mieux que 2017 mais très en deçà de ce qu’espérait Adel Grar. Toutefois, le bilan financier des trois cessions n’est pas loin de ce qu’il escomptait : 447,700 millions de dinars contre 500 millions.

En effet, en janvier 2018, le directeur général d’Al Karama Holding avait annoncé (dans une interview à notre confrère L’Economiste maghrébin) que son objectif était de vendre 19 entreprises confisquées en 2018 :

  • SDA Zitouna II (100%)
  • Hôtel le Palace – Société Touristique Tunisie Golfe (88%)
  • Carthage Cement (50%)
  • Shems Fm (70%)
  • PLASTEC Tunisie (100%)
  • Dar Essabeh (80%)
  • Adwya (35%)
  • La Ceramic (50%)
  • Banque Zitouna (70%)
  • Zitouna Takaful (70%)
  • Goulette Shopping Cruise (100%)
  • El Baraka – Société Utique de promotion agricole (100%)
  • Alpha Ford (80%)
  • Alpha Hyundai (75%)
  • Ooredoo (10%)
  • Orange Tunisie (51%)
  • Newrest Catering Tunisie (50%)
  • Jet Multimedia (51%)
  • Havas Tunisie (51%).

Cependant, le bilan de 2018 pourrait s’améliorer légèrement s’il se confirmait, comme nous l’avions révélé (lire ici) que l’homme d’affaires a accepté de revoir à la hausse son offre pour le rachat du groupe Dar Assabah.

Mais vendre des participations dans des entreprises confisquées n’est pas un exercice de tout repos. Adel Grar l’a appris à ses dépens en deux ans aux commandes d’Al Karama Holding, de ce holding contrôlant la majorité des participations de l’Etat dans des sociétés confisquées aux parents et proches de l’ancien président Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi.

M.M.