Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a contribué à la mise en œuvre de six projets en Tunisie entre 2003 et 2018, pour une enveloppe de 248 millions de dollars (environ 706,5 millions de dinars), dont 105 millions de dollars (300 millions de dinars) apportés par le FIDA.

Ces projets ont permis de lutter contre la dégradation des sols sur 35.600 hectares et de développer les infrastructures d’irrigation sur 3.600 hectares de terres agricoles, outre la récupération d’environ 167.800 hectares de pâturage grâce à la mise en repos des parcours en accord avec les éleveurs et les propriétaires des terres, selon le rapport présenté au cours d’un atelier d’évaluation de la stratégie et du programme pays du FIDA, tenu mardi 23 octobre 2018.

Le nouveau programme d’options stratégiques du Fonds axé sur les résultats (2019-2024) porte sur l’amélioration de l’accès aux services de production et à l’infrastructure et sur la gestion durable des ressources naturelles.

Il s’agit notamment de mieux intégrer les ruraux pauvres dans des filières agricoles bien structurées et d’autonomiser les femmes et les jeunes vulnérables dans les zones rurales sur le plan économique et social.

Le chargé de l’évaluation de la stratégie et du programme des pays du FIDA en Tunisie, Michael Carbon, a mis l’accent sur la nécessité d’orienter les activités de l’institution vers les catégories vulnérables dans les zones rurales et la création d’emplois au profit des femmes et des jeunes dans ces zones.

La directrice régionale du FIDA, division Proche-Orient, Afrique du Nord et Europe, Khalida Bouzar, s’est focalisée sur la nécessité de développer la coopération avec le secteur privé afin d’impulser les activités du fonds.

Le FIDA contribue actuellement au financement de trois projets. Le premier projet dont le coût total s’élève à 34,29 millions de dollars (environ 100 MDT) concerne la promotion des filières pour le développement territorial de Siliana.

Le projet vise favoriser l’établissement de partenariats “gagnant-gagnant” entre les acteurs des filières sélectionnées et de créer des pôles de développement économique au niveau local.

Le projet touche 35 secteurs dans la partie méridionale du gouvernorat, qui est principalement montagneuse.

Le deuxième projet (36,85 millions de dollars, près de 105 MDT) porte sur le développement agropastoral et des filières associées dans le gouvernorat de Médenine. Il vise à aider les acteurs publics et privés à gérer et valoriser les filières agropastorales locales (chameaux et petits ruminants).

Plus particulièrement, il prévoit un appui aux filières des viandes rouges (moutons, chèvres et chameaux) et à d’autres produits, tels que la laine et le cuir, ainsi que des incitations au démarrage d’une filière valorisant le lait de chamelle, destinées aux agriculteurs.

Le troisième projet concerne un programme de développement agropastoral et de promotion des initiatives locales pour le sud-est (Phase II) dont le coût s’élève à 51,9 millions de dollars (147,9 MDT). Il porte sur l’amélioration de la gestion et la de productivité des terres de parcours, qu’elles soient collectives ou privées et des systèmes agricoles irrigués ou non, et la diversification des revenus et des possibilités d’emploi dont disposent les jeunes et les femmes défavorisés.

Selon le rapport du FIDA, le taux de pauvreté reste élevé en Tunisie: 15,5% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté national en 2016, avec un contraste très accentué entre les zones urbaines (10%) et rurales (26%).

Depuis 1980, le FIDA a contribué à hauteur de 194,6 millions de dollars (plus de 554 MDT) à 13 programmes et projets de développement rural en Tunisie, totalisant des financements de l’ordre de 453 millions de dollars (1,289 milliard de dinars). Plus de 125.000 ménages ont tiré des avantages directs de ces financements.